Live report Neil Young & The Chrome Hearts, Adidas Arena, 13 juillet 2025

Live report Neil Young & The Chrome Hearts, Adidas Arena, 13 juillet 2025
Neil Young & The Chrome Hearts
2025
Fred Natuzzi

Live report Neil Young & The Chrome Hearts, Adidas Arena, 13 juillet 2025

Live Report Neil Young And The Chrome Hearts

Il n’était pas passé à Paris depuis le concert à l’AccorArena de 2016. On désespérait d’une nouvelle tournée européenne et puis, de manière inespérée, sont arrivées quelques dates, dont une à l’Adidas Arena de Paris le 13 juillet. Étonnant d’ailleurs que ce soit cette nouvelle salle qui ait été choisie, peut-être par défaut ? Neil Young est donc revenu jouer en France, accompagné d’une nouvelle formation, The Chrome Hearts, au jeu brouillon, mais sans doute l’acoustique de la salle y était pour quelque chose. Spooner Oldham était là bien que le son le noyait largement au profit des guitares. Un concert de Neil Young à près de 80 ans, ça ressemble à quoi ? À un autre concert de Neil, car même si la voix est fatiguée, l’intensité du jeu, elle, est toujours là. On le retrouve comme si on ne l’avait jamais quitté, offrant un set de près de deux heures, en formation resserrée avec ses collègues bassiste et guitariste, devant la batterie, comme au bon vieux temps du Crazy Horse. Bizarrement, la première partie The Inspector Cluzo a été annulée. Pour autant, Neil n’a pas joué plus longtemps chez nous, et c’est même sans nous gratifier de l’anthémique « Rockin’ In The Free World » qu’il s’en est allé. Un poil frustrant.

Live Report Neil Young And The Chrome Hearts Band 1

La set list ne reposait pas sur les lauriers du Loner. Au contraire, l’entrée en matière « Ambulance Blues », assez dépouillée, était surprenante, donnant le ton à une soirée mémorable même si imparfaite, oscillant entre électricité sauvage et folk acoustique reposante. Très applaudi sur certains morceaux comme les mythiques « Southern Man », « The Needle And The Damage Done » ou « Old Man », on sentait une certaine tolérance polie du public sur les titres issus de l’impopulaire Greendale, le pourtant dynamique « Be The Rain » et le blues tirant trop sur la longueur « Sun Green ». L’admiration du bonhomme prenant le pas sur l’impatience d’entendre des chansons chéries des fans depuis des années. Et puis il faut le dire, Neil Young joue ce qu’il a envie et se fiche des désirs du public. Il ne lui adressera la parole que très peu, se concentrant sur sa musique. Citons un titre plus rare, le magnifique « Looking Forward » issu de l’album du même nom de Crosby, Stills, Nash & Young, ainsi que « Name Of Love » provenant d’American Dream. Seul titre joué au pump organ, il fait partie des moments peu emballants, tout comme « Daddy Went Walkin’ », ralentissant le rythme du concert. C’était d’ailleurs là où l’enchaînement des morceaux fonctionnait mal. Pourquoi prendre une guitare acoustique en solo et ne faire que « The Needle And The Damage Done »  avant d’enchaîner avec le groupe sur l’attendu et splendide « Harvest Moon » ? Quelques titres solo auraient vraiment marqué une pause et auraient donné au public un bonus fortement mérité après autant d’absence. Quant aux titres électriques, l’orage annoncé est bien tombé sur l’Adidas Arena, et « Cowgirl In The Sand », rallongé un peu artificiellement, surtout « Fuckin’ Up », « Love To Burn » et « Like A Hurricane » ont emballé le public. Que dire du rappel « Hey Hey My My (Into The Black) », apocalyptique.

Live Report Neil Young And The Chrome Hearts Band 2

À noter que Neil Young a sorti avec cette formation un nouvel album, Talkin’ To The Trees et qu’il n’en a joué aucun titre. Pourtant, il n’a pas à rougir de cette livraison, car c’est peut-être l’opus le plus intéressant depuis très longtemps ! Bon, pas d’affolement, ce n’est pas un grand album non plus ! On y trouve deux titres folk, la pépite « First Fire Of Winter » et le touchant « Thankful », une tentative country, « Silver Eagle », une chanson engagée, « Let’s Roll Again », du gros son, « Big Change », une ballade agréable, « Talkin’ To The Trees », des sonorités jazzy, « Bottle Of Love », mais aussi des trucs très moyens comme « Family Life », « Dark Mirage », voire du pénible,« Movin’ Ahead ». En somme, une compil de ce qu’il a fourni ces dernières années !

Live Report Neil Young And The Chrome Hearts Band 3

Une soirée que l’on attendait avec ferveur, qui a apporté son lot de réjouissances et de déception par rapport à ce que l’on pouvait en espérer. Neil Young est une légende de la musique, il l’a encore prouvé le 13 juillet dernier. Est-ce qu’il reviendra à Paris ? Franchement, c’est peu probable, vu qu’il n’a plus envie de faire des tournées et on peut le comprendre. Mais nous ne sommes jamais à l’abri d’une (bonne) surprise. Et si ce concert était le dernier, « so be it », et gardons en mémoire tant les assauts soniques que les délicatesses acoustiques d’une des dernières légendes du rock, monsieur Neil Young.

Set List :

Ambulance Blues

Cowgirl In The Sand

Be The Rain

When You Dance, I Can Really Love

Cinnamon Girl

Fuckin’ Up

Southern Man

The Needle And The Damage Done

Harvest Moon

Daddy Went Walkin’

Looking Forward

Sun Green

Love To Burn

Like A Hurricane

Name Of Love

Old Man

– – –

Hey Hey My My (Into The Black)

https://neilyoungarchives.com/

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