Live report Liraz au Café de la Danse, Paris, le 25 octobre 2025

Live report Liraz au Café de la Danse, Paris, le 25 octobre 2025
2025
Lucas Biela

Live report Liraz au Café de la Danse, Paris, le 25 octobre 2025

live report Liraz

Que de remous autour de ce concert. Artiste qui a l’habitude de sillonner l’Europe, l’Israélo-iranienne Liraz s’était pourtant vu annuler sa date parisienne en cet automne 2025. Une pétition avait été lancée dans la foulée pour dénoncer la censure des artistes. Elle a recueilli un peu plus de 2000 signatures, et entre-temps la salle FGO-Barbara s’était excusée. Il faut dire que leur boycott est d’autant plus surprenant que l’actrice chante pour la paix entre les peuples et pour la liberté des femmes en Iran. L’histoire connaît néanmoins un dénouement heureux. Le Café de la Danse n’a en effet pas hésité à offrir sa scène à la chanteuse, et la date parisienne a ainsi pu être maintenue.

live report Liraz Band 1

Bien que l’univers de Liraz regorge de paillettes et de sons disco, c’est le mélange des genres qui interpelle. D’emblée, alors que le chant éploré s’accorde avec une mélodie planante, c’est une voix plus vigoureuse qui accompagnera les rythmes groovy ensoleillés. Et c’est ce qu’on admire chez ce petit bout de femme : un peu de joie, un peu de mélancolie, et la rencontre des sons psychédéliques anatoliens et des beats plus modernes. Les boucles cosmiques des synthés et le mélange de lamentations et d’espoir sur le discoïde « Bia Bia » ouvrent ainsi la voie à d’autres horizons. Et quel bonheur quand les rythmes saccadés de la batterie viennent soutenir une mélodie sertie de perles ! Quand le disco revient à la charge cependant, la voix au velouté épais coulant lentement comme la lave le long des cimes d’un volcan ne cesse d’envoûter. « Doone Doone » fait même sourire quand les synthés burlesques et les rythmes chaloupés se prennent par la main. Quand les femmes sont mises à l’honneur, sur des rythmes conquérants, force et fragilité se relaient à travers le chant tour à tour langoureux et désorienté. De même, alors que les claviers s’amusent, les guitares se lamentent. Si le disco orientalisant nous invitait déjà à danser dans une de ces nombreuses discothèques iraniennes des années 70, l’interlude psychédélico-cosmique aux guitares hypnotiques nous love quant à lui dans des volutes aux arabesques étourdissantes.

live report Liraz Band 2

Quelques références à la new wave crépusculaire de la décennie suivante nous entraînent en revanche dans un univers aux lumières moins vacillantes mais à l’éclat légèrement voilé par un spleen dubitatif. Mais que le disco fasse à nouveau sa loi, et la voix passionnée à l’aplomb inébranlable dissipe les nuages songeurs. La musique se prêtant aussi bien à la libération de l’esprit qu’au mouvement du corps, il n’est pas étonnant de voir le public quitter les gradins pour la fosse. Et les deux petites filles qui s’enlacent dans leurs danses endiablées esquissent non seulement des tableaux vertigineux mais aussi des sourires amusés sur le visage de qui les observe. Sur scène, la maman de deux autres petites filles, avec sa présence scénique, ses claps énergiques et sa bonne humeur, se met le public dans la poche. C’est également une émotion à fleur de peau qui nous envahit quand sa voix exhibe cicatrices et douleurs à travers ce poème qui arrive comme un cheveu sur la soupe. Nous voilà sur un petit nuage le temps qu’un tourbillon de rythmes enivrants et de chant encanaillé nous emporte à nouveau dans sa course folle.

Liraz est une artiste attachante. Sous les paillettes se cache une âme sensible et sincère, dont la carrière musicale, née du musèlement de sa grand-mère en Iran, recèle de nombreuses pépites.

https://www.facebook.com/LirazOfficial

 

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