Lasse Marhaug – The Shape Of Rock To Come

The Shape Of Rock To Come
Lasse Marhaug
2004
Smalltown Supersound

Lasse Marhaug – The Shape Of Rock To Come

Lasse Marhaug est une véritable institution de la noise, de l’électronique abrasive, jusqu’à la perceuse qui transperce du beurre. À chacun sa mascotte bruitiste « à tendance artistique bien vue », la Norvège a trouvé le sien. Le compositeur et improvisateur qui nous intéresse ici malaxe et torture chaque micro-parcelle d’ondes, comme le ferait un certain Mika Vainio. Rien de nouveau sous le soleil de l’hiver, me direz-vous. Oui, mais bon, Lasse Marhaug fait partie de ces curieux personnages qui arrivent à rendre foutrement intéressants des agrégats de saturations et autres coupures accidentelles passées en boucles. Ces drones arrivent à capter l’attention pour ne plus la lâcher qui ce soit dans ces habituels crissements et autres gratouillis qui titillent les nerfs avec insistance. La violence pure n’est pas recherchée, heureusement, car c’est loin d’être ce qui a de plus probant dans son répertoire.

Marhaug recherche la meilleure montée, le chemin transversal. Il prend son temps pour installer son climat manipulatoire, tel le jazzman qui pose patiemment son thème sur de longues minutes en suspens. C’est pas pour rien qu’il est signé sur un label de jazz d’ailleurs. Après, c’est l’impression de vivre un combat de sabre laser branché sur secteur avec un fond de drone aspirant. Magnétique et pesant. Horripilant et indigeste pour les autres. Même si ça manque un tantinet de condensation dans les recoins, le bonhomme sait (encore) surprendre (héritage jazz ?) en sachant couper les potards et un semblant d’électricité pour laisser un sentiment de vide balayé de vent synthético-statique, avant de reprendre de plus belle jusqu’à épuisement des boucles et autres accélérations de fragments, morcellements de matière éparses, rugissements abrupts tout de suite mis à mal.

Ce n’est pas du définitif, « The Shape Of Rock To Come » est cependant plus fréquentable que certaines pièces harshnoise vomitives, car réfléchi, improvisé dans une juste mesure, mais gardant un petit côté punk et rock à guitares 220 volts bien sympatoche. Intellectualisation et « Fuck You Attitude » en même temps. Assez classe quand même, Lasse.

Jérémy Urbain (7,5/10)

http://www.lassemarhaug.no/

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