La Minute Grind N°2 : Nasum – Human 2.0
Nasum
Relapse Records
Doudididada Douuuu di di dada
C’est le grind
C’est le core
C’est la minute GRINDCORE
Doudididada Douuuu di di dada poum pouf
Nasum va au delà de la perception qu’on se fait du grind. Si on enlève l’ambiance punkoïde sombre et poissarde d’un combo comme Brutal Truth, Nasum cherche le côté clinique de l’affaire, hybride même. Ce qui ne lui empêche pas d’aller plus loin (encore) dans la décharge de violence impitoyable. Quelle brutalité mes agneaux chéris ! Ce sentiment que tout va craquer, s’effondrer. Cette colère en chaque être humain, cultivés en batterie, qu’on empêche de faire resurgir. « Human 2.0 », nouveau programme ? Déshumanisation rampante ? Cri bestial d’écorché vif à la face du monde. Une bonne dose de hardcore virulent à percer la moquette sur des breaks incisifs, comme un couteau finement aiguisé découpant une gorge. De la précipitation furieuse, une vélocité jusqu’à la démesure, Nasum ne ménage pas, ah ça, non, mais il sait se rendre attractif avec ses enchaînements redoutables. Ça a du sens, bon sang de bois humide. À la fois littéralement et objectivement barré et, pourtant, si carré dans sa construction, l’utilisation des samples foncièrement posés, les variations de tempo qui s’enchaînent presque trop facilement à l’esprit humain. Une demi-heure de défragmentation intensive et acharnée par des teigneux. Cette lourdeur, ce son compacté à la limite de l’asphyxie, ce n’est pas un album, c’est une expérimentation d’une sauvagerie telle, qui renverse et maintient au sol. Et moi, je cherche à extirper ma main…
Doudididada Douuuu di di dada
C’est le grind
C’est le core
C’était la minute GRINDCORE
Doudididada Douuuu di di dada poum pouf
Et n’oubliez pas… Grindcore Is Love !
Jérémy Urbain (Déglingos/10)
Dans le genre extrême, c’est assez réussi…