Kollár Attila – Musical Witchcraft

Musical Witchcraft
Kollár Attila
1999
Periferic Records

Kollár Attila Musical Witchcraft

Retour en l’an de grâce 1999 : quoi de neuf à l’Est en terres progressives européennes ? Rien que du bon, ou presque ! Jugez plutôt : un album instrumental des virtuoses Hongrois d’After Crying (toujours un bonheur), un pompeux mais plutôt jouissif Spartacus de Rumblin’ Orchestra (surtout si on adhère aux excès claviéristiques des ELP et consorts) et… Musical Witchcraft, ou Zenei boszorkànykonyha pour les intimes, signée Kollár Attila. Le compositeur n’est pas si inconnu que cela des amateurs du genre, puisqu’il s’agit du flûtiste de la légendaire formation hongroise Solaris.

Mais revenons donc à cet opus en solitaire (quoi que pas moins de 11 musiciens interviennent sur le bien nommé Musical Witchcraft !)un peu oublié aujourd’hui, mais qui pourtant mérite bel et bien encore toute notre attention. Flûtiste oblige, traversières, tin whistles et autres flûtes à bec sont mis à l’honneur tout au long de cette oeuvre entièrement instrumentale. Niveau influences, on comparera cette franche réussite au Jethro Tull 70’s le plus inspiré, à un Gryphon en plus « rock » (effluves médiévales obligent) ou encore au Mike Oldfield des Hergest ridge et Ommadawn, avec une avalanche de thèmes celtisants et une relative prédominance des guitares acoustiques.

Kollar Attila

La musique de Kollár Attila se fait tantôt classique, tantôt folk, l’ensemble servi dans une dynamique rock plutôt bien enlevée. En effet, même si l’oeuvre comporte une majorité de passages apaisés, on ne s’endort guère à l’écoute. Cet opus se montre riche en rebondissements, laissant une large place à de nombreuses envolées de flûte dignes des grandes heures de Solaris. Aussi, notre « multi-flûtiste » (qui tient aussi les claviers et quelques percussions à main) s’est offert les services de ses compatriotes Casaba Bogdan et Zsolt Vamos à la guitare électrique, qui ponctuent le disque de délicieux soli de très haute volées.

Ici, l’impact typiquement « prog » de ces interventions guitaristiques évite définitivement à ce CD d’être catalogué au rang d’une production « new-age ». Il n’en est rien, et heureusement ! Voilà donc au final un disque qui donne plutôt envie d’aller festoyer avec une bande de trolls éméchés sous un vieux chêne austère de Mirkwood, à l’orée du bois. Amis des Elfes, des nains, magiciens et autres créatures fantastiques des Terres du Milieu, ce trésor de brocante aux délicats parfums de légendes est fait pour vous ! Ah oui, Musical Witchcraft comptera deux séquelles, l’une en 2003, l’autre en 2006, mais ceci est une autre histoire…

Philippe Vallin

http://regi.solaris.hu/

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