Klaus Schulze & Pete Namlook : The Dark Side of the Moog IX

The Dark Side of the Moog IX
Pete Namlook & Klaus Schulze
2002
FAX records

Klaus Schulze et Pete Namlook The Dark Side of the Moog IX

Après une longue pause de 3 ans, on retrouve enfin Klaus Schulze et Pete Namlook pour le neuvième volet (rien que ça !) de leur projet fleuve inauguré en 1994 et intitulé « The Dark Side of the Moog », astucieux mélange de sonorités électroniques façon seventies et d’autres issues du courant ambient moderne. Si on ne présente plus la légende vivante que représente Klaus Schulze, véritable pionnier en matière de musiques électroniques tout azimut, quelques mots en revanche s’imposent sur Pete Namlook, tout aussi talentueux et prolifique que son compatriote allemand, mais cependant moins connu du grand public. Pete Namlook est pourtant l’une des figures les plus incontournables de la scène électronique des années 1990-2000, période durant laquelle il aura réalisé pas loin de 200 albums en solo ou en collaboration, et ce avec une pléiade de musiciens, dont l’incontournable Bill Laswell et le Japonais Tetsu Inoue, autre figure de proue de la scène ambient-techno contemporaine. Pete Namlook, de son vrai nom Peter Kuhlmann, débute sa carrière de musicien à Francfort au sein de son groupe Romantic Warrior, dont le style est à la croisée des genres new-age et techno alors en pleine expansion. En 1992, Pete Namlook crée son propre label (FAX records) et publie sa première œuvre intitulée « Silence », en collaboration avec Dr Atmo, puis se lance avec enthousiasme dans l’activité de promotion et de distribution. Son jeune et dynamique label signera en effet par la suite un grand nombre d’artistes de talent se revendiquant de la scène électronique, et deviendra en conséquence l’une des ses principales références.Pete Namlook n’en reniera pas son activité de musicien pour autant et publiera sous son nom une grande quantité d’albums, dont la fameuse série des « Dark Side of the Moog » qui nous intéresse ici. Largement inspiré par Oskar Sala (1910-2002), l’une des grands pionniers de la musique électronique mais aussi par les grand maîtres de la Berlin School des années 1970, Namlook voue un culte sans précédent aux vieux synthétiseurs analogiques et au développement de leurs potentialités, ce dont il ne se privera pas pendant plus de 10 ans au sein de son propre studio qu’il qualifie lui-même de « laboratoire ». Pas étonnant donc que son chemin ait un jour croisé celui de Klaus Schulze et que nos deux compères aient décidé de travailler conjointement, et ce pour une si longue période. « The Dark Side of the Moog IX » constitue d’ailleurs très certainement l’aboutissement de leur démarche, et figure sans conteste parmi leurs meilleures réalisations communes et en solo (c’est dire à quel point ce disque est tout bon !). On retrouve en effet Klaus Schulze au sommet de sa forme créative après un relatif stand-by au niveau de ses activités musicales ces dernières années (je mettrai ici de côté ses multiples éditions d’onéreux coffrets contenant des heures et des heures d’anciens travaux et live inédits, réservés aux fans qui ont plein de thunes et du temps à tuer !). Comme tous les titres de la série, la longue suite planante de ce volume IX découpée en 6 chapitres fait référence à l’univers de Pink Floyd puisqu’elle s’intitule « Set the control for the heart of the mother », carrément. La musique ressemble quant à elle à une sorte de revival intelligent des grandes œuvres passées de Klaus Schulze (« Moondawn », « Mirage » et « Body Love » en tête), qui paradoxalement sonne étrangement inédite et futuriste. Se côtoient donc durant près d’une heure de trip total vieilles séquences et grooves electroniques modernes, nappes atmosphériques denses et profondes, sans oublier bien sûr les fameux solos de moog dont seul Mr Schulze a le secret. Un album qui ravira donc à coup sûr tout aussi bien les nostalgiques d’un genre révolu que les amateurs de Chill-out moderne et autres expériences électroniques high-tech. Si vous souhaitez vous plonger dans la série fleuve des « Dark Side of the Moog » et découvrir enfin son univers musical aux richesses insoupçonnées, c’est peut-être bien par celui-ci (de loin le plus planant et esthétique de tous) qu’il faudrait commencer. Pour ma part, vivement le volume X !

Philippe Vallin (8,5/10)

 

Depuis la publication de cette chronique dans le magazine Traverses, le volume X, ultime volet de la collaboration Shulze/Namlook, est disponible. S’il garde une très bonne forme sur le plan qualitatif, il n’arrive cependant pas à égaler les fastes de son prédecesseur. A noter que Klaus Schulze vient de publier un très attendu nouveau disque (« Moonlake », très bon !) et qu’il est en train de réediter petit à petit sa gargantuesque discographie cher Insideout, avec des albums présentés en sompteux digipack, et augmenté de nombreux morceaux inédits (voir des lives en dvd bonus : « Dig-it »). Méfiez vous cependant de certains titres dont la remasterisation est plus que douteuse, comme l’excellent « En=Trance », complètement saturé, ou encore le chef d’oeuvre « Body love », aux effets stéréo « écrasés » et au son sans grand relief. Sachant que Klaus Schulze était sensé superviser lui-même la réalisation de ces nouveaux pressages, on était vraiment en droit de s’attendre à mieux. En bref, ne vous débarassez pas de vos précédentes éditions (chez Brain) avant de vous y risquer, conseil de fan !

 

 

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Un commentaire

  • Fred

    Fallait bien que tu en parles un jour…. 1ere chonique sur les 1754299 autres cds de Klaus Schulze !!!! Courage Phil, t’y arriveras !!

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