Kaukasus – I

I
Kaukasus
2014
Autumsong Records/ Burning Shed

Kaukasus 1

Un grand groupe, c’est bien connu, est une alchimie mystérieuse qui fait de lui bien plus que la somme de ses membres. Alors imaginez un instant le talent assez affolant de Kaukasus, tout nouveau combo scandinave comptant dans ses rangs les pointures incontestables que sont Ketil Vestrum Einarsen (flûtiste de Jaga Jazzist et Motorpsycho), Mattias Olsson (célèbre batteur d’Änglagård et de White Willow) et Rhys Marsh (chanteur, multi-instrumentiste, compositeur et producteur chez The Autumn Ghost et Opium Cartel) ! Mazette, çà décoiffe ! Sur son premier opus sobrement baptisé « I », ce trio du tonnerre de Zeus démontre un génie tout particulier pour mettre sa virtuosité technique et son goût pour l’innovation et l’expérimentation au service d’une extrême sensibilité mélodique. Nous n’avons pas affaire ici, malgré leur pedigree, à des techniciens surdoués qui cherchent à en mettre plein la vue mais à des esthètes préoccupés d’éclectisme et d’émotion. Qu’on se le dise ! Les sept longues compositions structurant ce brillant galop d’essai discographique mélangent ainsi avec maestria krautrock (l’excellent titre d’ouverture « The Ending Of The Open Sky »), world music (le superbe « Starlit Motion »), art-rock (le magnifique « The Witness », aux parties vocales suaves et feutrées qui tutoient littéralement les étoiles) et progressif typiquement scandinave (les trois grandioses épics que sont « Lift The Memory », « Reptilian » et « The Skies Give Meaning »). On se situe donc quelque part entre le Peter Gabriel des débuts, la pop 80’s de Japan, la période « rock » de Brian Eno, la folie débridée de Can, et les climats nordiques de White Willow. Matures et libérés, les morceaux concoctés par la formation évitent les pièges dans lesquels s’enferment nombre de leurs consœurs (constructions monolithiques, profusion d’harmonies passe-partout) et délivrent des mélodies magistrales. A l’heure des comptes, cette cuvée 2014, habillée de pied en cap par une production colossale, s’illustre par un art consommé de la rutilance mélodique qui suscite l’admiration.

Bertrand Pourcheron (9,5/10)

http://www.kaukasus.no/

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CD disponible auprès de George’s Shop :
http://www.shop33.net/

3 commentaires

  • pascal

    Merci bertrand pour cette très bonne chronique ! mais alors quid de » in the stilness of time »? personnellement ! je n’ai pas encore saisi la présence de ce morceau sur l’album ! mais bon !
     je n’en suis qu’à la 2 ème écoute! mais j’aimerais avoir ton avis ! Merci !

    Amitiés !

  • Bertrand

    Salut Pascal,

    C’est un titre un peu atypique mais qui, au fil des écoutes, prend sa place et sa saveur au sein du CD.

    Bonne journée à toi,

    Bertrand

     

  • Blackfield

    Superbe révélation ! (18/20)

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