John 3:16 – Visions Of The Hereafter – Visions Of Heaven, Hell And Purgatory

Visions Of Heaven, Hell And Purgatory
John 3:16 - Visions Of The Hereafter
2012
Alrealon Musique

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John 3:16, c’est avant tout une citation de l’évangile selon Saint-Jean, celle qui a grandement influencé Philippe Gerber au point d’en nommer son projet. Mais nulle question du catéchisme du mercredi matin, si ce n’est de me rappeler certains souvenirs cocasses, ainsi que la naissance de mon hédonisme latent. « Visions Of The Hereafter – Visions Of Heaven, Hell And Purgatory » se trouve être un album intelligent dans son écriture, sachant véhiculer un certains nombre d’émotions contemplatives efficaces.  Définir le style employé par Philippe Gerber est aussi difficile à cataloguer que de délimiter une frontière entre Ciel et Terre, pas simple donc. Ainsi, se croisent drones électriques et analogiques, touches cold-wave, renforts d’une boite à rythme parfaitement en place et guitare shoegaze virevoltant du post-rock cristallin aux accents vaguement pop.

Une base de départ certes biblique, mais qui ne donne pas vraiment l’impression de naviguer au Paradis. N’est-il pas perdu ? Pas de vérités universelles, mais une circonspection, une volonté de lever les yeux sans arrière-pensée. Seulement de profiter d’une musique simple d’accès, déroutante, mystérieuse parfois, qui arrive à capter l’attention sans empilage et esbroufes. Pas de frime, mais une honnêteté du matériau. Parfois inquiétante et sombre quand pointent des réminiscences industrielles, ou plus apaisée et triste, la musique de John 3:16  est multiple, aux visages polymorphes modelés dans l’argile. En fait, au début on croit que c’est foiré. On continue quand même, impassible, à refaire le même geste, impatient (on l’est toujours, pensez-vous) de voir la tronche qui va en sortir, et, tout-à-coup, on s’arrête. Cette répétition a créé quelque chose, indistincte et non moins fascinante. Il y a un peu de ça. Une déception qui laisse place à une tournure attractive et énigmatique. Une forme qu’on aime entendre, celle d’accords et de glissandis de guitares nettes, celle d’un rythme soutenant l’édifice, celle de nappes ambient, vaporeuses, divagations intimes.

Un petit monde sur une galette, une vision d’un phantasme spirituel dont on oublie le but pour se concentrer sur la texture des sons, uniquement. Ce n’est peut-être pas le but initial, mais c’est comme ça qu’on le prend. Et ceux-là ont une certaine gueule, sans réelles surprises, peut-être, mais bichonnés aux petits oignons dans un mélange tantôt curieux, mais toujours intriguant. Et que ça fait du bien de proposer autre chose qu’un empilement je m’en foutiste de drone. Monsieur Philippe Berger, j’attends votre prochaine sortie l’oreille bien tendue, même si mon Paradis est définitivement perdu.

Jérémy Urbain (7,5/10)

http://john316john.blogspot.fr/

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