John Lees’ Barclay James Harvest – North

North
John Lees’ Barclay James Harvest
2013
Esoteric Recordings

Barclay-James-Harvest

Seize ans après la scission de Barclay James Harvest en deux entités distinctes à l’issue de la publication du très bon « River Of Dreams » (d’un côté le guitariste/chanteur John Lees et le claviériste mythique Wooly Wolstenholme, de l’autre le bassiste/chanteur Les Holroyd et le, depuis lors défunt, batteur Mel Pritchard), le John Lees’ Barclay James Harvest (le seul, le vrai, le meilleur ! – non, pas sur la tête !) nous offre aujourd’hui un second album studio aussi inattendu qu’inespéré. Il succède en effet à l’excellent « Nexus » sorti en 1999, soit voilà une éternité. Tout cela ne nous rajeunit certes pas ! Dédié à son claviériste prodige Wooly Wolstenholme, qui s’est suicidé le 13 décembre 2010, « North » nous propose une musique éminemment ciselée, romantique, avec nappes de synthés vaporeuses, guitares lyriques, mélodies raffinées et le reste à l’avenant. Mais plutôt que de ressasser avec une nostalgie complaisante leur glorieux passé, John Lees et ses acolytes (Craig Fletcher à la basse et au chant, Jez Smith aux claviers et au chant et Kev Whitehead à la batterie et au chant) ont eu l’intelligence d’enfanter neuf compositions très variées illustrant, chacune à leur manière, les multiples facettes de leur personnalité et de leur inspiration.

Alternant avec maestria pièces progressives bouleversantes qui illustrent à merveille des textes d’une rare puissance poétique (les divins « On Leave » et « On Top Of The World » ou le somptueux triptyque final « Unreservedly Yours »/ »North »/ »The End Of The Day »), incartades pop de qualité (« In Wonderland » ou « If You Were Here Now », dédié à la mémoire de Wooly Wolstenholme), titres couillus (« The Real Deal ») et morceaux néo classiques (l’émouvant épilogue « The End Of The Day », sur lequel John Lees fiston joue divinement du cornet), ce « North », inspiré par la région d’origine de ses compositeurs, constitue au final un superbe opus, vibrant comme un arc dont la flèche se plante dans la chair fraîche de notre mélancolie. Magistral !

PS : L’édition digibook ultra limitée de cette cuvée 2013 présente, sur un second CD, le concert d’adieu, magnifiquement interprété et enregistré, donné le 13 février 2011 au Buxton Opera House à la mémoire d’un Wooly trop tôt disparu. La tristesse s’y écoule comme un long fleuve tranquille, au rythme des mélodies intemporelles de « Galadriel », « Mockingbird », « Medicine Man » ou encore « The Poet/After The Day ». Tout bonnement bouleversant !

Bertrand Pourcheron

Version CD studio (8/10)

Version digipack 2 CDs (8,5/10)

http://www.bjharvest.co.uk/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.