Joe Satriani – Shockwave Supernova
Joe Satriani
Legacy Recordings
Joe Satriani est arrivé quand j’avais 5 ans. Il est toujours là 30 ans plus tard, ayant fait évolué son univers au gré des décennies (le bluesy « Joe Satriani », l’électronisant « Engines Of Creation ») avant de se recentrer sur les velléités guitaristiques qui lui ont valu d’être affublé, à raison, du titre de « guitar hero ». Et, à l’instar d’un autre acrobate de la six-cordes, Tony MacAlpine, il n’a rien perdu de sa créativité ni de son mordant. Sur ce nouvel opus très attendu de « Satch », nous voici ainsi plongés dans un univers où se croisent tour à tour groove imparable, jongleries hypnotisantes, tendresse caressante, et humour communicatif. Naviguant toujours entre technique et sensibilité (sans pour autant verser dans la sensiblerie), les solos de celui « à qui tous les autres guitaristes sont redevables » (pour paraphraser le bassiste de Kiss Gene Simmons) continuent à enchanter nos oreilles. Certes, l’univers de la guitare « shredding » a ses limites, mais Satch sait l’enrichir d’ouvertures blues (le chaloupé « San Francisco Blue »), pop (le survitaminé « Scarborough Stomp »), jazz-rock (le prudent « Stars Race Across The Sky »), voire même tribale (l’enivrant « On Peregrine Wings »).
Par ailleurs, des morceaux à haute teneur rythmique comme « If There Is No Heaven » ou « In My Pocket » feraient pâlir le plus funky des artistes hip-hop. Gravitant autour des supernovas, c’est un astre qui continue à briller dans la constellation fort riche des étoiles-guitares. Cependant, et contrairement à ce que pourrait suggérer le morceau de clôture (« Goodbye Supernova » – certes ambivalent quand on sait qu’une supernova n’est pas une nouvelle étoile mais qu’elle correspond en fait à la disparition d’une étoile), cette étoile est loin de s’éteindre à l’aube de ses 60 ans.
Bref, n’écoutez pas Steven Wilson, préférez-lui la versatilité du batteur de son dernier album solo (présent ici), et continuez à apprécier un guitariste à la sensibilité qui n’a de pareil que sa dextérité, en même temps que vous savourerez le jeu de David Gilmour sur un autre album fort attendu (mais là c’est une autre histoire…).
Lucas Biela (10/10)
[responsive_vid]
Je voulais simplement réagir sur le « Bref n’écoutez pas Steven Wilson » qui me paraît juste inutile dans cette chronique.
Certes, vous avez vos goûts personnels et je respecte cela, mais cette attaque est un brin facile vous ne trouvez pas ?
Bonjour, il ne faut lire ça comme « n’écoutez pas la musique de Steven Wilson » mais « n’écoutez pas ce que dit Steven Wilson ». Si vous suivez l’actualité du bonhomme, vous devez savoir qu’il a fait beaucoup réagir en disant qu’il préfère quelques notes de Gilmour à beaucoup de notes de Satriani. Voici l’entretien en question : https://www.youtube.com/watch?v=0uZ46EJMQ0U
D’accord avec steven wilson.. Une belle note bien placée vaut mieux que 10 a la chaine.. Mais certains sortent tout de meme du lot comme satriani…