In Volt : le grand feu rock’n roll qui brûle les planches !

In Volt Live

In Volt avait fait sa petite sensation au sein de notre rédaction azimutée en 2012, en nous livrant son album éponyme, sorte d’ôde passionnée et redoutablement efficace au blues rock anglo-saxon des origines. Il n’en fallait pas plus pour que l’on s’intéresse de près à son successeur, ce fameux « Big Fire » au titre de circonstance, objet classieux qui atterrira dans les bacs le 13 octobre prochain. Verdict ? La recette bien rôdée est globalement similaire, même si le rock prend (un peu) le pas sur le blues. Le son gagne en puissance, la réalisation est soignée, l’ensemble parfaitement maîtrisé, mais il manque peut être un poil d’audace et de surprise à l’arrivée. Aussi, notre sergent Gatien, toujours à l’affût des bonnes vibrations rock’n roll, s’en explique en long en large et en travers dans sa chronique ci-dessous. Enfin, nous remercions le vocaliste et show-man possédé Enton Genius de nous avoir accordé une interview bien sympathique, où il nous en dit plus sur le groupe, sa philosophie et son aventure qui ne fait que commencer. Long live rock !

 

In Volt – Big Fire (Naïve 2014)

In Volt Big FireLe sergent avait 2 jours à la mort de Kurt Cobain, 10 ans à la sortie du premier album des Arctic Monkeys et 14 ans lors de la crise des subprimes, alors autant dire que pour lui, les seventies sont plus proches du Crétacé que du prochain mandat de Sarkozy (lol). Heureusement qu’In Volt, quatuor quadragénaire hexagonal de haute voltige, vient remettre de la chair fraîche sur les squelettes un peu poussiéreux des dinosaures AC/DC et compagnie, histoire de rappeler aux jeunots de maintenant d’où vient le rock’n’roll. In Volt fut donc créé en 2007 à l’initiative de l’aîné des Genius Brothers, Rony, qui n’en était pas à ses premiers pas dans le blues rock. Son but : « créer et chanter [ses] propres compos, y mettre [son] âme et [son] empreinte ». Un vrai passionné de blues rock donc, qui enrôle Jeff Pann’s, le batteur de la formation actuelle, et Sly, son ancien bassiste, qui jouaient déjà ensemble au préalable dans une formation Metal. C’est Rony Genius qui compose, chante et joue de la guitare sur le premier album « In Volt & Friends », qui est bien accueilli par la critique. Mais les qualités vocales de Rony ne semblent pas le satisfaire pleinement puisque ce dernier appelle son petit frère, Enton Genius, à la rescousse. Flanqué d’un chanteur foufou aux capacités vocales impressionnantes, In Volt enregistre son album éponyme en 2012, et celui-ci semble faire l’unanimité de la critique blues rock. La distribution passe du national à l’international, et le groupe se munit de toute une équipe pour l’encadrer : manager, producteur, tourneur… A la demande du premier, le groupe se munit même d’un nouveau bassiste, “pour un jeu plus incisif et une personnalité plus rock »

Le sergent Gatien avait lu l’excellente chronique du Colonel Vallin pour le premier disque d’In Volt (2012), et il avait déjà bien accroché au rock’n’roll pur et dur de la formation parisienne. Il n’avait cependant pu s’empêcher de se questionner sur certaines choses, à savoir jusqu’à quel point il était nécessaire pour un groupe des année 2010 d’entretenir une espèce de lieu commun du rock’n’roll à travers les mises en scène vestimentaires, les « going to hell !! » et le « rock’n’roll spirit » invoqué à tout va. Ce questionnement n’était pas le résultat d’un conflit générationnel et fictif, soit dit en passant, mais d’une tentative de réflexion sur le sujet même du rock’n’roll. Et puis outre la musique et les personnalités d’un groupe, il y a les choix qui se présentent à lui, au niveau de la distribution par exemple. A l’heure d’Internet, pourquoi privilégier la vente de CD à la diffusion gratuite, qui, elle, peut ensuite embrayer sur l’investissement pécunier ? Pourquoi ne s’exprimer que par les voies de distribution mainstream (ex : facebook) ? Bref, je me demandais si les genius brothers étaient aussi genius que j’étais moi-même sergent.

A l’heure qu’il est, je n’ai toujours pas de réponse, mais une chose est sûre : In Volt a fait du chemin, je l’ai remarqué rien qu’en voyant la pochette de « Big Fire » : logo classe sur fond noir, c’est efficace et le rendu est impeccable, certainement davantage que sur la pochette précédente. C’est ce que je me suis dit assez rapidement en écoutant ce dernier album, le son est plus maîtrisé, ce qui ne veut absolument pas dire qu’In Volt a perdu de son énergie, mais l’ensemble est clairement plus abouti. La première écoute de « Big Fire » a provoqué chez moi une frustration positive, le genre de frustration qu’on éprouve quand on a envie de mettre le volume plein pot et de se jeter sur des gens, alors qu’on ne possède qu’une petite chaîne stéréo merdique, des voisins et pas d’amis. Ce que je me suis tout de suite dit en fait, c’est qu’In Volt avait sûrement plus de choses à donner en concert que sur CD.

A tous les niveaux l’efficacité prime, pas de prise de risques car ce n’est pas le but, l’intention de l’album me semblant être ce petit mouvement de va et vient de la nuque de l’avant vers l’arrière, ce qui ma foi fonctionne très bien. J’ai même trouvé dans ce disque de vraies perles, comme l’excellent « Feast Of Friends », dont la partie guitare m’a tétanisé (Rony est vraiment un instrumentiste monstrueux). En fait, dans les moments où je me trouvais étouffé par la sensation d’un rock standard de chez standard, c’est la guitare qui venait me donner un peu d’oxygène et exciter ma curiosité, en me procurant une sensation d’authenticité. Dommage que j’aie eu le malheur de comprendre les paroles de « Broken Wings », la ballade de l’album, j’aurais vraiment pu l’apprécier sinon.

« Big Fire » quant à elle mérite largement d’avoir donné son nom à l’album tant elle est représentative de ce qui prime dans le son d’In Volt. Le chemin du groupe au potentiel certain me semble être déjà bien tracé, alors souhaitons lui de continuer sur la voie de la réussite, sans trop se reposer sur ses lauriers !

Le Serchent Gachien (6/10)


 

Entretien avec Enton Genius, lead singer du groupe In Volt

Enton Genius Live

C&O : Salut Enton ! Pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas encore (les malheureux !!), peux-tu nous dire quelques mots sur le style d’In Volt et sur vos inspirations musicales ? Jusqu’à quel point la musique que vous aimez influence-t-elle vos propres compositions ?

E : Je pense foncièrement que toutes les musiques influencent le style de nos compositions. La vie que tu mènes également, surtout quand tu as 6 ans d’écart avec ton frangin et qu’il te bassine avec AC/DC, Hendrix, Metallica, Motörhead, Stevie Ray Vaughan et j’en passe. Pour ma part, j’ai été fan de pas mal de trucs, même très éloignés les uns des autres : Public Enemy, AC/DC, De La Soul, Metallica, NTM, The Doors, LL Cool J, Janis Joplin, I AM, Nirvana, Hendrix, The Black Crowes, Brassens, Jamiroquai, Jack White, Bob Marley Raconteurs, Dr Dre… Bref, tous les styles, à partir du moment où ça te crée une émotion dans la tête et le corps, et que tu calques des souvenirs de la vie sur des chansons.

C&O : Votre disque éponyme de 2012 a reçu un très bon accueil critique et semble avoir mis la machine In Volt en route pour de bon. Êtes-vous d’accord avec ce constat, et quels ont été les événements marquants pour le groupe depuis la sortie de cet album fondateur ?

E : C’est toujours difficile de garder le cap avec un groupe, surtout quand, comme en France, les musiciens sont encore considérés comme des saltimbanques et pas comme des professionnels à part entière. Pas facile non plus de maintenir une régularité quand tu as un autre boulot à coté. Ce qui a été fondateur, c’est ce qui nous a permis de rencontrer des gens supers, qui nous suivent, qui nous aident, qui croient en nous… Un peu comme Clair & Obscur ! Cette interview prouve que vous portez un intérêt à notre musique, et ça fait du bien !!!!

C&O : Comment s’est passé l’enregistrement de « Big Fire » au niveau du groupe et de la collaboration avec une pointure comme Paul Deslaurier ? Que pensez-vous avoir tiré de cette rencontre et de cette expérience ?

E : Paul est un « bon gars » avant tout ! Humainement, le courant est super bien passé, c’était et c’est à mon avis le point le plus important (avant la musique). Il a su trouver les mots pour nous orienter, nous engueuler, nous supporter ! Et avec lui, nous n’avions pas de temps de répit, il fallait que ça fasse “oh ! oHH !! OOOOHHH !!!!!…” et des barres de rires bien sûr ! Vraiment une très belle expérience, je ne changerai rien !

C&O : En général, comment se déroulent les phases de composition chez In Volt ? En fonction des paroles ? Des riffs ?

E : Souvent, c’est Jérôme qui trouve les riffs, après on écoute, on pose des lyrics, on ré-écoute, on reprend, on attend 1 semaine… Et on ré-écoute, on peaufine…

C&O : Nous avons lu que dans ta jeunesse, tu traduisais les textes des Doors. Quelle est l’importance des lyrics dans In Volt ? Pourquoi préférer l’anglais au français ?

E : Nous avons écouté beaucoup de groupes anglo-saxon, cela nous a toujours paru évident de faire des chansons en anglais. A l’époque des Doors, j’étais dans le trip Rimbaud, Baudelaire, Nietzsche… C’était donc évident pour moi de traduire de la « poésie ». Ceci dit, l’important pour nous, c’est de s’éclater, et aussi de parler de sujets qui nous tiennent à cœur.

C&O : Que pensez-vous de l’univers pop-rock de ces 10 dernières années ? Quel est le dernier album que vous avez acheté, tous genres confondus ?

E : Les derniers trucs passés en boucle, ce sont « Death Magnetic » de Metallica, et le deuxième album des Raconteurs. Plus récemment, les derniers albums de Jack White. Je crois que je suis fan ! Mais bon, hier soir c’était les Rolling stones, et ce matin les Sex Pistols ! 😉

C&O : Le groupe a signé son nouvel album chez Naïve, un label plutôt bien renommé : qu’est-ce qui va changer en termes de promotion, de distribution, de « visibilité » pour In Volt ?

E : La réponse est dans la question. Je pense que c’est plutôt bien d’être sous l’enseigne de Naïve, j’espère que nous passerons le cap au-dessus, c’est une boîte avec une belle notoriété. Certaines personnes connaissent bien l’agence, so, ils peuvent acheter l’album sans pour autant nous connaître vraiment, juste parce que c’est Naïve. We will see !

C&O : Y-aura-il une tournée prévue pour promouvoir l’album hors de nos frontières ? A quand la reconnaissance internationale ? 😉

E : Whaaah, vous poussez un peu mémé dans les amplis !! On commence à peine à se faire un nom en Hollande et en Belgique. On aimerait bien jouer en Allemagne. Petit à petit l’oiseau fait son riff !!

C&O : Qu’est-ce qui prime pour In volt : le studio ou le live ?

E : Les conditions ne sont pas les mêmes sur scène qu’en studio c’est sûr. Les gens sont souvent surpris de nous voir en live. On nous demande souvent quelles sont les drogues que nous prenons. « Désolés Madame, nous n’avons que du rock & roll !! »

C&O : Enfin, comment voyez-vous l’après « Big Fire » ? Déjà des projets en têtes ?

E : Pour nous, on est déjà sur l’après « Big Fire ». On va déjà en faire la promo c’est sûr, mais on a déjà de futures idées de compositions. C’est ça qui est bon !!

C&O : Un grand merci à toi d’avoir pris le temps de répondre à nos quelques questions ! Un dernier petit mot pour nos lecteurs ?

E : A nos lecteurs, à notre public, à celles et ceux qui nous suivent depuis des année, MERCI ! MERCI, et 1000 fois MERCI !! Rock on !! Nice boys don’t play rock and roll ! Rock and roll ain’t noise pollution ! Gonna be some rockin’ ! Let there be rock ! Rock your life !!!

Propos recueillis par le sergent Gatien et Philippe Vallin 

http://www.involt.fr/

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