Huis – Despite Guardian Angels
Huis
Unicorn Digital
Il se passe toujours quelque chose de neuf du côté de nos amis québécois d’Unicorn Records. Le label canadien nous sort ainsi aujourd’hui, avec Huis, une formation du terroir de belle qualité. Formé en 2009 par Pascal Lapierre (claviers) et Michel Joncas (basse et claviers), le combo a été rejoint en 2013 par Michel St-Père (guitares, par ailleurs leader de Mystery), Sylvain Descôteaux (chant) et William Réginer (batterie). « Huis vient du néo progressif » : c’est ce que pourraient penser de nombreux esprits pressés à l’audition des premières mesures du morceau d’introduction. En réalité, il s’agit plus certainement d’un hommage aux premières œuvres enfantées par Marillion dans les années 1980. Les nappes de claviers et les synthés évoquent ainsi les débuts du gang d’Aylesbury, tout comme d’ailleurs une bonne partie des guitares du CD. Mais dès que l’on passe au delà de cette première impression de déjà vu, on ne peut être que conquis par le travail mélodique qui imprègne tout le disque.
Huis l’a en effet compris : quitte à braconner sur des terres très connues, autant le faire avec soin et caractère. Mention spéciale, à ce propos, à des lignes vocales (« The Last Journey ») qui apportent à l’album une autre dimension, parfois proche du meilleur Arena (on songe forcément à Paul Wrightson à l’écoute de ce morceau). On appréciera par ailleurs, sans retenue, un savoir-faire étonnant : breaks imparablement amenés et envolées de six-cordes inspirées par le grand Steve Rothery sur les trois pièces instrumentales (« Haunted Nights », « Oude Kerk I » et « Oude Kerk II ») ainsi qu’un sens harmonique affuté au scalpel sur les trois epics (« Beyond The Amstel », « If By Morning » et le très floydien « Little Anne »).
Les cinq autre compositions gravées sur « Despite Guardian Angels » tiennent, elles aussi, leurs promesses (avec une mention spéciale pour le beau titre de clôture « Garden Of Dust »).Voilà donc un très bon opus, certes sans surprise, mais qui vaut surtout par la qualité de ses mélodies et de son interprétation. Un régal pour les amateurs de néo-prog’, donc…
Bertrand Pourcheron (7,5/10)