Hommage à Chris Rea (1951-2025)

Hommage à Chris Rea (1951-2025)

Hommage Chris Rea Band 1

Le 22 décembre 2025, Chris Rea nous a quittés, il avait 74 ans. Je pense que si l’on avait la possibilité de choisir un jour de l’année pour tirer sa révérence, Chris Rea aurait certainement mis une option sur ce 22 décembre, bien situé à quelques encablures de Noël. « I’m driving home for Christmas, Oh I can’t wait to see those faces… ». Cette année, ce désormais classique de Noël s’est donc habillé de tristesse et de nostalgie. Chris Rea est rentré à la maison rejoindre des êtres chers et observer de très haut l’immense héritage musical qu’il laisse derrière lui. De « I Can Hear Your Heartbeat » à « Josephine » en passant par « On The Beach », je ne pense pas trop m’avancer en disant qu’il est présent dans de nombreux foyers à travers le monde. Mais au-delà de ces hits planétaires, on a tous en mémoire un ou plusieurs disques favoris qui reviennent régulièrement sur nos platines. Pour ma part, je citerais God’s Great Banana Skin de 1992 et son immense « Nothing To Fear » dont j’ai déchiffré la tablature pendant des jours et des jours, et puis juste avant, Auberge en 1991 ou encore Espresso Logic en 1998. Je sais par ailleurs que ce cher Palabras de Oro aime beaucoup Dancing With Strangers de 1987 qui porte si bien son nom et notre ami et patron Fred The Road To Hell de 1989. Venant du rock progressif, les années 90 ont été pour moi assez bizarres et l’alternative Chris Rea fut une sacrée opportunité. La qualité était là et ne demandait pas de remise en question. Ses chansons étaient très populaires, mais sans faire trop de tapage malgré leur bonne position dans les charts de l’époque. Et puis le blues sous-jacent était pour moi un gage de qualité qui allait s’accentuer par la suite.

Hommage Chris Rea Band 2

Au début des années 2000, la maladie s’est installée avec son questionnement sur l’utilité et la futilité des choses. Une fois remis, Chris Rea a véritablement revu l’orientation de sa carrière et s’est juré de privilégier ses racines blues aux chants des sirènes pop que l’on espérait de lui. Il fonde alors son propre label JazzeeBlue et consacre désormais son art à la promotion d’une musique, certes moins facile d’accès, mais tellement plus profonde. Son coup d’éclat, il le fera en 2005 avec la sortie de Blue Guitars, un coffret de 11 CD contenant pas moins de 137 chansons de blues qui furent enregistrées en l’espace de 18 mois. Casse-gueule commercial ? Pied de nez à l’industrie du disque ? Rien de tout cela, les ventes étant honnêtes et la rancune ne faisant pas partie de ses objectifs. Je me rappelle très bien lorsque j’ai visionné pour la première fois le DVD Road To Hell & Back de 2006, les morceaux purement blues n’ont pas eu le même impact que certains « tubes » habilement disposés tout au long du set. Il ne faut pas en vouloir au public (dont je faisais partie devant ma télé), car le ressenti n’est pas le même vis-à-vis de ce que l’on connaît et de ce que l’on découvre. Comme beaucoup, il m’a fallu du temps pour comprendre, accepter et finalement plonger avec délice dans son nouvel univers.

One Fine Day, le dernier album du natif de Middlesbrough, sorti en 2019 chez Rhino, rassemble neuf chansons de 1980, jamais publiées, mais portant la marque d’un artiste dont l’inspiration légère se combinait parfaitement avec un jeu de guitare reconnaissable entre tous. Hormis la nostalgie, ce disque est dispensable et ne peut rivaliser avec son précédent de 2017, le très enthousiasmant Road Song For Lovers qui fait figure (pour moi) d’ultime témoignage discographique à posséder. Réécoutées aujourd’hui, les paroles de « Nothing Left Behind » sont terribles : « …Gonna go so far, ‘Til my sense is lose, All trace of space and time, Going so far ahead, ‘Til there’s nothing, Nothing left behind… » (…Je vais aller si loin, Jusqu’à ce que mes sens soient perdus, Toute trace d’espace et de temps, Aller si loin, Jusqu’à ce qu’il n’y ait rien, Rien laissé derrière…). Tout est dit, merci monsieur Rea, votre musique est éternelle.

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