Hearth – Future Is Born
Hearth
MasterNo Productions
« Future Is Born » est le tout premier album de Hearth, ouvrage 100 % électronique à la croisée de nombreux styles, et qui synthétise (c’est le cas de le dire !) les influences passées et présentes de son auteur. Derrière ce patronyme, à la fois nom d’artiste et de projet conceptuel à part entière, se cache Emmanuel « Manu » Baudry, musicien accompli de formation classique, qui connait ses premiers émois pop au son des Pink Floyd, des Beatles et du Jean-Michel Jarre des origines. Dans les années 80, le multi-instrumentiste (et même chanteur à ses heures !) monte son premier groupe, alors bercé par la déferlante new-wave et son lot d’excellents groupes mainstream ou underground, parmi lesquels ont trouve pêle-mêle New Order, Front 242, Cocteau Twins, The Mission, Dead Can Dance ou encore Depeche Mode. Cette période de grande démocratisation musicale (avec l’explosion des synthétiseurs abordables et la naissance du MIDI) marquera en profondeur le propos créatif de l’artiste. Celui-ci orientera désormais son travail avec ce nouvel apport technologique, que ce soit en groupe ou en solitaire, en concepteur de « matière première » ou en reconstructeur de sons combinés aux rythmes (Emmanuel Baudry excelle en effet dans l’art souvent casse-gueule du « remix »).
Cette démarche nous amène jusqu’à Hearth et son premier opus, un vieux rêve enfin réalisé, et un essai transformé avec succès. Le CD est publié avec le soutien de Synthetic Association, une structure qui, à l’instar de Patch Work Music, travaille avec passion dans le champ de la promotion des musiques électroniques (avec une orientation quelque-peu plus « dance-floor » et « psy-transe » toutefois, mais avec la même exigence de qualité). L’album en question est, aux dires de son auteur, un « concept littéraire » (le graphisme de la pochette fait d’ailleurs directement référence aux livres anciens, et par contraste, aux nouvelles tablettes numériques), qui s’écoute comme un voyage imaginaire en 12 étapes. Et si chacune d’entre elles se ‘lit » et se dévoile tel un chapitre imaginaire, « Future Is Born » est le premier tome de la saga « Hearth ».
Il est difficile d’asseoir le travail de Manu dans un genre bien déterminé, tant sa musique se veut la combinaison de styles multiples (synthpop mélodique, effluves et tempos technoïdes, textures ambient, etc.), avec une fusion très réussie de sonorités vintage et high-tech. L’extase et l’émotion demeurent néanmoins les mots d’ordre de ces courtes escapades électroniques qui remuent à la fois corps (beats et séquenceurs) et âme (atmosphères et mélodies), plongeant l’auditeur dans des univers contrastés, souvent urbains, science-fictionnels même, entre climats délicatement « oppressants » et appels d’airs salvateurs. Les influences d’Emmanuel Baudry sont ici bien palpables, comme sur « Perhaps » « Free » ou encore l’excellent « Future Is Born », tous deux imprégnés par l’âme de Depeche Mode (et du Tangerine Dream des années 80/90 pour le premier), avec ces fameuses rythmiques analogiques qui caractérisaient le début de leur immense carrière.
Impossible également de ne pas penser au Kraftwerk de l’époque « The Man Machine » et surtout « Computer Word » en s’immergeant dans les ambiances robotiques, mais non dénuée de sensibilité humaine, véhiculées par « Free » et « Down & Up ». Aussi, les amateurs du cinéma de John Carpenter (écoutez donc « Some Walls »), mais plus encore du Danois William Winding Refn (réalisateur des géniaux « Bronson », « Drive » et « Only God Forgives »), devraient trouver leur compte avec l’ambiance générale de « The Future Is Born » et son flagrant pouvoir cinématique.
En conclusion, si cet album inaugural n’est pas totalement dénué de faiblesses (léger manque de « spacialisation » du son dans la prod, quelques lignes de piano peu convaincantes…), voici là une première œuvre de caractère aux compositions synthétiques inspirées, qui évitent à la fois le piège de l’aridité émotionnelle et celui d’un easy-listening sirupeux et m’as-tu vu. On attend donc le prochain volume de la saga Hearth avec une certaine impatience.
Philippe Vallin (7,5/10)
Des influences diverses qui se mêlent heureusement. A suivre !
Hey hey hey, take a gaendr at what’ you’ve done
That’s not even 10 minutes well spent!
Sounded like one guy booed then another handful of guys booed just to try to fit in. It was loud, but it wasn't like the whole audience did it. Shitty and despicable yes, but that was maybe 8 people in an auditorium filled with people and I'm willing to guess that the secondary booers were slapped by their wives/significant others/gay lovers for being assholes.Sad that none of the candidates made it an issue though. Very telling.