Grails + Lilacs & Champagne au Point Ephémère, Paris, le 17 mars 2014

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Grails + Lilacs & Champagne au Point Ephémère, Paris, le 17 mars 2014

Ce qui est bien quand on habite, à nouveau, Paris, c’est la possibilité d’aller à des concerts comme bon vous semble. Grails, je l’avais marqué en rouge sur mon calendrier « The Doors » (combien de fois je les ai manqué ?). Et voilà que je me retrouve au Point Ephémère en ce lundi soir. Une pinte de bière dès que je rentre dans la salle et je me pose au-devant de la scène. Lilacs & Champagne, c’est le projet de deux membres fondateurs de Grails, le batteur Emil Amos (officiant dorénavant, aussi, au sein de Om) et le discret guitariste Alex John Hall. Sur disque, le projet ne m’a jamais vraiment emballé. C’est un peu une sorte de fourre-tout qui n’est pas utilisé pour Grails auquel on rajoute des éléments trip-hop, voir hip-hop avec, toujours, ce fond très seventies avec samples déformés. Un terrain de jeu en somme. Logique, donc, de trouver en ouverture de Grails ce laboratoire de recherche. Il faut tout de même bien dire qu’en préparation du rock instrumental des gars de l’Oregon, Lilacs & Champagne c’est un excellent apéritif. Corsé, juste comme il faut, un peu d’épices, d’expérimentation, un zeste de feeling sur des projections vidéo donnant une impression de voir sous kaléidoscope psychédélique un giallo de la grande époque.

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Assez classe dans son genre. Il est toutefois dommage de constater que, outre son rôle de chauffe-salle, Lilacs & Champagne semble perdu en ce terrain où il sera, définitivement, jamais en première ligne (Est-ce voulu ?). On peut voir ça comme un échauffement insatiable mais force est de constater que plusieurs jours après le concert on a tendance à oublier ce qu’on a écouté. Par contre on se souvient des projections et des musiciens qui changent leurs instruments comme de chemises.

Grails, voilà, voilà. Grails. Catalogué Post-Rock, je n’ai jamais compris réellement pourquoi (pas de montée, d’explosion, d’accords cristallins dégoulinants). Une salle pleine, affectueuse comme un marmot à qui on donne un bonbon à la liqueur. Plus que ça, un climat, une ambiance légèrement enfumée avant même que la première note s’égrène. Un retour en arrière, les années soixante-dix, sans patte d’elph qui font disparaitre les pompes. Un petit côté à l’arrache (on dépose un journal où est griffonné la set-list) qui ne laissa pas transparaître un aspect particulièrement attentif à l’exécution de chaque titre. Et vu la chaleur de la salle… Comment ne pas être passionné, voir fervent pour certains (« It’s fucking amazing !!!! »), le groupe semblant lui-même surpris de cette passion à son égard. Si je vous dis les meilleurs moments de « Burning off Impurities », « Doomsday’s Holidays » et « Deep Politics » ? Bah alors, rien à dire… Inflexible et variable, une dose d’incertitude bienvenue.

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On navigue littéralement, juste le temps d’avoir les mains rouges entre chaque titre à force d’applaudissements. C’est un peu le psychédélisme que j’attends, que j’envie. C’est pas la peine de sortir du vieux matos ou des amplis croulants de poussières, les gars, Grails en fait la démonstration. Juste, précis, rappelant, lors de ses fulgurances, les immortels Pink Floyd, jusqu’à la « chorégraphie » des membres doublé de cette capacité à échanger les instruments (le bassiste devient guitariste, le batteur guitariste etc…) sans que le kitch prenne le dessus. Il faudra juste dire, et apprendre, à Emil Amos que le vin ne se boit pas au goulot comme un goret (surtout que ça n’avait pas l’air d’être de la piquette). Sa frappe ne deviendra plus lourde, d’accord et ça n’empêchera nullement les deux rappels que le public exultera  avant de repartir, comblé.

Moi, j’ai juste pris le poster de la tournée signé David V D’andréa (rigolez pas certains sont prêt à mettre une fortune pour ses travaux) qui trône fièrement chez moi. Maintenant, les gars, j’apprécie votre évolution mais, si vous passiez directement au ciné-concert ? Avec, chais pas, du Dario Argento, du Mario Bava ? Non ?

Jérémy Urbain

(amateur de bières, blondes, brunes… Toutes !!!)

Photos : Jérémy Urbain avec un téléphone (en pur mode post-punk quoi !)

http://www.grailsongs.com/

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