Gerard – The Pendulum
Gerard
Musea
Remis en selle par la cessation d’activité, semble-t-il définitive de Earthshaker, c’est un Gerard new look qui venait prêcher la bonne parole symphonique en l’an de grâce 1996. Son divorce avec Yukihuro Fujimura consommé depuis la parution, fin 1994, du grandiloquent « Save Night By The Knight », Toshio Egawa s’était en effet déniché un nouveau staff de choc (Atshushi Hasegawa à la basse, Masuhiro Goto à la batterie et Robin G. Suchy aux rauque’n’roll vocals) pour tenter d’insuffler une nouvelle jeunesse à ses amours musicales adolescentes. Dès les premières écoutes de ce « pendule » digital, il s’est avéré évident que le bougre avait réussi son pari au-delà de toutes les espérances. Désormais entièrement dédiée à la gloire des claviers, la musique de Gerard y célébrait un progressif virtuose et exubérant catapulté par une rythmique explosive, style « massacre à la tronçonneuse ». Passé maître dans l’art du plastiquage mélodique, le combo nous assénait ainsi, tout au long de cette courte échappée digitale (six compositions, d’une durée allant de 2:05 à 11:52), de satanés coups de boutoir, partiellement tempérés par de rares accalmies classisantes du meilleur tonneau (le fugitif « Ascending To Heaven »). Alternant habilement versions recolorisées (et sacrément dynamitées) de ses vieux classiques (« Empty Lie, Empty Dream » ou « Orpheus », au nouveau final cataclysmique) et pièces inédites joliment balancées (l’épique « The Pendulum », l’emphatique « Crime Of The Future » ou le furieux « Killing Our Mother, Condemning Our Children »), Toshio Egawa réussissait là un come back fort réussi, en dépit de parties vocales évoluant à l’extrême limite du hors jeu. Après avoir débarqué son médiocre chanteur canadien, la seconde carrière de la formation allait nous réserver, par la suite, de sacrées bonnes surprises. Mais c’est là une autre histoire…
Bertrand Pourcheron (7/10)