Fractures – Fractures

Fractures
Fractures
2015
Autoproduction

Fractures Fractures

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les membres de « Fractures » ne recherchent pas la facilité. Ni dans leur musique, ni dans leur nom. Essayer de taper le blaze du groupe dans google pour voir ! Si on ne vous en parle pas, vous aurez peu de chances de tomber dessus. Et c’est pourquoi ici à Clair & Obscur, on ne passe pas à côté. Car il faut bien le dire, ce trio a du potentiel ! Composée de Cyril Conca à la guitare, Damien Picherie à la batterie et Jean Lahargue aux claviers, cette formation qui nous vient du Sud Ouest nous propose une musique exigeante, sorte de math rock qui rencontre la musique de film, mâtinée de rock progressif. Cela produit un mélange convaincant et qui donne envie d’en avoir plus. Car le combo sur ce EP nous donne à entendre des compos resserrées sur 2 ou 3 minutes, pas plus. A la fois frustrant et laissant place à l’imaginaire, on espère que sur le prochain essai, les ambiances seront plus développées et que nous entendrons toute l’étendue de leurs possibilités. En même temps, il est vrai que le groupe a mis 6 ans pour enregistrer ces 6 titres, faute à l’éloignement géographique : peu de répets, peu de temps pour composer. Mais ce EP est suffisamment bon pour augurer du meilleur pour la suite.

Ne pas se fier à l' »Intr’os » qui ouvre le bal, cette pièce atmosphérique aurait pu inaugurer un album de gothique ou de doom, avec ces morceaux d’os qui se fêlent ou se cassent en produisant un bruit peu supportable ! Par contre, on repère immédiatement l’habilité des musiciens à créer une atmosphère avec peu de choses. « Illium » qui suit, tranche de suite, avec une guitare Crimsonienne en diable. On voit bien d’où le groupe tire son nom ! Le piano mène l’ensemble du jeu, tandis que la guitare suit ses riffs implacablement et la batterie décalée ne faillit pas. Une partie centrale plus calme s’ensuit, rappelle un peu Dream Theater, avant de reprendre sur le progressif des débuts. Un morceau complexe de 2 minutes 37, c’est rare, et celui-ci démontre une dextérité impressionnante.

Même schéma pour « Scaphoïde », pas besoin de basse, tout est déjà là. Le plaisir est immédiat, avec un jeu alambiqué. Sur « Fibula », le groupe prend une direction planante, cinématique, et plaisante, comme une bouffée d’oxygène dans ce paysage tempétueux. Mogwaï n’est pas loin. « Radius » reprend les hostilités avec un titre où les claviers sont rois, avec brio. Enfin, « Occipital » pourrait être une B.O de film, tellement ses passages sont imagés. Un bel univers à la fois intelligent et demandeur d’attention, mais qui laisse la place à l’auditeur pour créer le sien.

Et avec tous ces os fracturés, tout tient quand même debout, solide et cohérent. Prouesse magique à renouveler, on l’espère, très prochainement.

Fred Natuzzi

Coup de Coeur C&Osmall

https://www.facebook.com/fractures.prog.rock

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