Flor de Loto – Cosmos
Independent Music Market / Oskar Records / Bad Dog Promotions
2025
Palabras De Oro
Flor de Loto – Cosmos
J’ai découvert les Péruviens de Flor De Loto lors d’une soirée arrosée… d’eau… au Crescendo de Saint Palais Sur Mer en 2016, un festival dans lequel ils étaient déjà apparus en 2008… assurément un bon tirage ! Leur show virevoltant, entremêlant les sonorités traditionnelles andines et celles, beaucoup plus solides, du metal, avait été enthousiasmant. Cosmos est leur douzième album en vingt-sept années d’existence. Une telle durée de vie implique pas mal de changements de line-up puisque seuls le chanteur/guitariste Alonso Herrera et le bassiste Alejandro Jarrín sont des membres originels du groupe.
Qualifiée de rock progressif, leur musique est surtout un amalgame de sonorités andines avec un power metal à tendance progressive, un peu comme un Angra qui aurait donné une place beaucoup plus importante aux instruments sud-américains, mais, par contre, avec moins de flamboyance vocale. C’est peut-être la raison pour laquelle, sur Cosmos, les natifs de Lima n’ont certes pas modifié la composition du combo, mais se sont entourés des chanteurs reconnus tels que Ray Alder (Fates Warning) et Mike DiMeo (ex-Riot, ex-Masterplan) sur deux titres. Au genre power rock progressif, j’ajouterais donc également le folk.
En termes d’instruments traditionnels, la flûte est omniprésente tout au long de l’album, encore plus que dans la discographie de Jethro Tull toute entière, c’est dire ! La quena (petite guitare péruvienne) est moins utilisée qu’habituellement, même si elle constitue l’intro de « Ahorita Voy ». Le flutiste Sergio Cuadros se greffe systématiquement sur les rythmiques et exécute autant de soli que la guitare. Comme il ne chante pas, il est totalement disponible pour jouer en permanence comme les autres musiciens du combo, contrairement à un Ian Anderson, un Peter Gabriel, ou un Alex Keskitalo d’Overhead. J’avoue que l’on frôle l’overdose, aussi, si vous n’êtes pas très accro de ses sonorités aigües et virevoltantes, vous risquez de décrocher très vite. Le côté metal de Flor De Loto étant bien affirmé avec des riffs puissants et une batterie qui cogne sévèrement, on remarquera que la flûte apparaît mixée très en avant, sa garantie pour pouvoir être clairement entendue. Les textes sont en espagnol, exception faite des deux morceaux partagés au chant avec les guests anglo-saxons précités. Et quand on pense à l’Amérique latine, on pense immédiatement à la « (R)evolucion », un titre entraînant avec un solo de guitare et de flûte typé power metal qui plante bien le décor. On remarque très vite la quantité de travail réalisé par Alvaro Escobar, l’excellent batteur du groupe (qui, contrairement à son homonyme, préfère manier les baguettes plutôt qu’être sous les barreaux !), en particulier sur l’instrumental et syncopé « Ahorita Voy » qui met aussi en évidence le claviériste Diego Sánchez qui nous gratifie d’une très sympathique partie d’orgue Hammond. « Cosmos » voit le premier guest officier, à savoir Mike Di Meo en duo avec Alonso Herrera sur les refrains. Le titre est percutant et propose encore une fois des soli ébouriffants. « Sobrevivire » débute avec un parfum façon Mike Oldfield pour évoluer vers une ballade dans la grande tradition de celles du hard rock. Le power reprend le… pouvoir (quoi de plus normal !) pour un « Nuevo Amanecer » très nerveux et costaud, dont le refrain est un des plus réussis de l’album. Place de nouveau à un titre instrumental, c’est « Ecos Del Pasado » chatoyant en diable, sur lequel la section rythmique, composée d’Alvaro Escobar (batterie) et d’Alejandro Jarrin (basse), abat un boulot herculéen. Flor De Loto remet le couvert du metal sur un « Reino Del Dolor » multi fracturé et alternatif dont le refrain et la partie instrumentale, au riff rappelant Iron Maiden, sont remarquables. « Crossfire », avec le renfort de Ray Adler, ferme la marche avec plus de sept minutes d’émotions grâce à des vocaux puissants. Sa partie instrumentale est géniale, faisant se succéder une jolie partie de piano et des soli flûte guitare qui prennent aux tripes.
En sortant Cosmos, Flor De Loto continue à exporter la fraîcheur de son power metal prog et folk andin si original. Ses musiciens sont indéniablement pétris de talent et sont d’une efficacité redoutable, aussi bien sur les morceaux chantés que sur les instrumentaux. Les neufs plages filent à une vitesse grand V tellement les changements de rythmes sont fréquents, démontrant une grande versatilité au service d’une palette de sonorités très riche.
https://flordeloto.bandcamp.com/album/cosmos
https://en.wikipedia.org/wiki/Flor_de_Loto
https://www.facebook.com/flordelotoprogre