Eros Necropsique – Charnelle Transcendance
Eros Necropsique
Adipocère Records
Groupe de dark rock gothique, fondé en 1995 à Reims autour d’Olivier Déhenne, alors étudiant en philosophie, Eros Necropsique a publié en 1997 chez Adipocère Records son premier album, baptisé « Charnelle Transcendance ». Doté d’une pochette pour le moins suggestive que Jacques Chazot avait, du reste, fait encadrer dans sa salle à manger peu de temps avant son décès (quand j’emploie le verbe « encadrer », je fais bien évidemment allusion à ladite pochette et à rien d’autres, bandes de vicelards, va…), ce galop d’essai digital proposait une musique sulfureuse et décalée. Bâtissant ses compositions autour de nappes sépulcrales de claviers, tout juste zébrées, ici où là, par de rares éclairs d’une guitare turgescente, la formation égrenait un chapelet vocal lancinant où le sexe et la mort se faisaient l’amour comme des bêtes sauvages, assoiffées de vice et de sang (« L’appel de Dyonisos », « Avortement Suicidaire »). Douloureux comme un orgasme interrompu avant terme, voilà un album trouble et troublant, dérangeant et dérangé, qui a séduit les amateurs de délires onirico suicidaires. La suite de la discographie du gang rémois (« Pathos » en 1998 et « Crises de Lucidité » en 2003) fut du même acabit. Un combo hors normes, hélas disparu dans la force de l’âge.
Bertrand Pourcheron (6,5/10)