Dropshard – Silk
Dropshard
Sonic Vista Music/Aurovine
Dropshard est un groupe italien qui a décidé de secouer la sphère progressive avec sa musique aux ambiances élégantes et à la voix vectrice d’émotions fortes. Trois ans après le remarqué « Anywhere But Home », et désormais débarrassé de toute influence metal, « Silk » est un second opus qui démontre très bien que nos cinq garçons sont de vrais artisans de la belle ouvrage, loin d’avoir usurpés le titre de leur nouveau bébé. Et en effet, tout est dit dans le titre de l’album, un univers soyeux à la croisée d’un rock progressif flamboyant et d’une art-pop classieuse. Le chanteur possède une sensibilité à fleur de peau, sans pour autant verser dans un pathos mièvre, même si un maniérisme prononcé dans l’articulation des mots peut laisser perplexe. Enrico Scanu sait nous surprendre autant que Daniel Gildenlöw nous y avait habitué au sein de Pain of Salvation. L’émotion passe aussi bien par le chant théâtral et passionné que par un champ musical fertile, où de jeunes pousses ne manquent pas de nous éblouir avec leurs créations sonores majestueuses.
Ainsi, portée par une rythmique chamarrée, la musique met à l’honneur des claviers versatiles, qui lui donnent tour à tour des couleurs d’automne (ce bon vieux mellotron hanté, ou encore quelques notes de claviers introspectives de-ci de-là) et des atours plus printaniers (ces nappes de synthé qui tourbillonnent telles des abeilles en extase devant des pistils recouverts de pollen). Sur « Eyes » ou « Tied Together », c’est une guitare humble à la beauté incandescente qui chatoie nos oreilles en émoi. Par ailleurs, des flûtes éparses (le dynamique « The Endless Road », le tire-larmes « Maya ») ou encore la pièce acoustique « Perpetual Dream », accompagnée d’un chant a faire pâlir Jeff Martin, apportent une touche pastorale qui sublime davantage le propos.
On notera également une pause exotica étonnante traitée par vocoder (« Less Is More »), et la non moins surprenante élégie électronique aux voix superposées « Libera Me ». Ces deux pièces, très bien exécutées au demeurant, dénotent une ouverture d’esprit qui est toujours la bienvenue dans un monde trop porté sur le cloisonnement des styles.
Bref, inutile de s’étendre davantage, voici un groupe qui maîtrise parfaitement le vocabulaire et la grammaire du rock progressif, mais qui ne se contente pas de s’asseoir sur ses acquis. A la place, ils les transcendent en nous livrant une musique tour à tour bigarrée et pensive, avec un chant d’une grande beauté et des mélodies imparables qui la portent aux nues.
Lucas Biela (9/10)
Excellent album.
Oui, vraiment une très bonne surprise ! 🙂
Bonjour
J’ai hâte d’écouter ce nouvel opus
Toutefois une petite précision concernant le premier album il s’intitule Anywhere But Home et pas Anywhere But Here
Merci le batteur fou, je corrige illico 😉