Diogal – Liir
Diogal
Celluloid
Deux ans après la parution de l’excellent « Samba Alla« , le sénégalais Diogal revenait avec un second album, toujours produit en France par l’éclectique et baroudeur Loy Ehrlich. Pour la réalisation de « Liir », il s’est adjoint les services des pointures que sont Daby Touré (du groupe Touré-Touré, les Beatles africains !), le chanteur/musicien congolais Lokua Kanza, le percussionniste Steve Shehan (Hadouk Trio) et le contrebassiste jazz Peter Herbert. Dans la même lignée stylistique que son prédécesseur, « Liir » est une invitation au voyage, un album tout en douceur où le chant en langue wolof de Diogal, porté par ses guitares acoustiques, coule au rythme chaleureux des percussions. Originaire du pays Lébou, ethnie de pêcheurs originaire du littoral du Sénégal, le maître de cérémonie nous délivre une série de douze ballades riches en finesse et en mélodie, dans lesquelles se côtoient les sonorités traditionnelles des griots sénégalais et les arrangements modernes empruntés à la pop occidentale. « Liir », qui signifie « berceuse » en wolof, célèbre la venue au monde du premier fils de Diogal, artiste épanoui et jeune papa comblé, dont la joie et la sérénité se livrent d’elles-mêmes à travers ce nouveau disque empli d’espoir. Diogal y reprend et y développe les sujets qui lui sont chers, à savoir ses racines, les problématiques liées à l’émigration, le souvenir des proches laissés au village, le quotidien et la culture de ses pairs… En porte parole de la paix et de la tolérance, notre généreux auteur compositeur sénégalais conçoit « Liir » comme un nouvel hymne à la solidarité, au droit à la différence et à l’amour du prochain. La réussite artistique est une nouvelle fois au rendez-vous, tant au niveau des textes en forme de chroniques sociales intelligentes, que de la musique, superbement produite et servie de main de maître par un Diogal toujours aussi inspiré. Beau, tout simplement.
Philippe Vallin (8/10)
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