Comedy Of Errors – Fanfare And Fantasy

Fanfare And Fantasy
Comedy Of Errors
2013
Autoproduction

Comedy Of Errors – Fanfare And Fantasy

Groupe phare du néo-progressif écossais durant les eighties (il se murmure même que Fish avait songé à les utiliser comme backing band pour « Vigil In A Wilderness Of Mirrors »), Comedy Of Errors a, de changements de line-up en changements d’orientation musicale, connu une destinée pour le moins mouvementée. Quel plaisir donc que de retrouver le groupe en assez bonne forme, avec la parution, le 18 mars, d’un album baptisé « Fanfare And Fantasy ». Sur cet opus bourré jusqu’à la gueule, le combo interprète un néo prog qui, s’il n’a rien de foncièrement original, respire l’authenticité et la joie de jouer. Autant de qualités perceptibles dès le morceau d’ouverture « Fanfare For The Broken Hearted », sur lequel le chant fait merveille et les synthés et la guitare se tirent méchamment la bourre. Agréablement volubiles et virtuoses, la plupart des neuf compositions gravées par le combo se lancent dans des développements labyrinthiques, riches en rebondissement et en surprises (l’excellent « Something She Said »).

La formation a alors recours aux mille ressources d’une instrumentation chatoyante et diaprée (le magnifique piano classique de l’incontournable « Something She Said ») pour orner ses titres de couleurs délicates et subtiles, avec de magistrales envolées de synthétiseurs ou de chatoyantes parties de guitare, dans la veine du Latimer le plus lumineux. Certaines acrobaties commerciales auxquelles le gang croit bon de devoir se livrer (le calamiteux « Merry Dance », par exemple) apparaissent, en comparaison, bien fades et décevantes. En effet, si l’on excepte le passable « Going For A Song », dont la nostalgie évoque fugacement le meilleur Aragon (encore un groupe culte !), la plupart des titres évoluant dans ce registre manquent singulièrement d’ampleur et d’originalité.

Comme si Comedy Of Errors s’était senti obligé de revêtir, sans grande réussite, les habits s’un Saga en panne d’inspiration (« The Cause ») ou d’un Marillion (époque Fish) en petite forme (le piètre morceau de clôture « The Answer », avec ses déferlantes couplets-refrains et ses mélodies faussement musclées). En dépit de cette réserve, l’ensemble s’avère globalement assez plaisant, même si l’étincelle de génie qui crée la différence entre les CDs simplement agréables et les véritables chefs d’œuvre lui fait bel et bien défaut. A revoir !

Bertrand Pourcheron (6,5/10)

http://comedyoferrors.org/

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