Z’ev vs Pita – Colchester

Colchester
Z’ev vs Pita
2008
Mégo

Z’ev vs Pita – Colchester

Pour cette première chronique sur Clair & Obscur je ne savais pas par où commencer. Un de mes albums culte ? Pff… Je ne sais pas. Trop classique, trop facile peut-être. Cependant, il faut aussi que je marque mon arrivée (de manière fracassante) sur le blog. Misère, misère… Que choisir ? C’est en faisant un énième tour d’horizon de mes disques et vinyles, pointant mon doigt les yeux fermés (c’est-à-dire nulle part) que je choisis (trouve) l’objet qui va être chroniqué ici : Z’ev vs Pita Colchester. Et voilà, PAF !! Patatra ! Qu’est-ce qu’il nous sort ? Tout à fait, je vous sors des disques hors des sentiers battus (d’où ma participation à ce webzine), et celui-ci en est un. Quoi de mieux pour débuter. Mince, j’ai toujours pas commencé… Colchester, c’est la rencontre entre deux personnalités des musiques électroniques et industrielles contemporaines. D’un côté, Z’ev. Percussionniste prolifique, actif depuis la fin des années 70, cherchant la transcendance dans le pouvoir des rythmes, jouant sur un kit à base de matériaux de récupération (d’où cette tonalité fortement métallique, je fais court). Pita, de son vrai nom Peter Rehberg, est certes moins « connu », toutefois, est il le fondateur du label de musique électronique contemporaine Edition Mégo (abritant Mika Vainio, Bj Nilsen, Daniel Menche, KTL ou CoH) tout en étant un auteur de musique à tendance bruitiste, intéressant à plus d’un titre.

Ensemble, cela donne une manifestation live au Colchester Arts Centre, brute et sans fioriture, un rituel électro-percussif d’un peu plus d’une demi-heure. Commençant par un drone aride, Pita pose la première pierre. Le son est clair tout en restant atonal, les minutes passent sous d’infimes variations texturales et digitales. Z’ev entre dans la danse en faisant tinter ses instruments plus par effleurements. Mais la sauce monte. Les percussions se font sentir, emplissent l’espace. Raclements, martèlements instinctifs sonnant terriblement concrets. Le flux sonore de Rehberg suit, accompagnant la tension qui se construit, seconde par seconde, minute par minute, pierre par pierre. Graduellement, la pièce enfle arrivant jusqu’à une asphyxie de rythmiques abstraites noyées dans un gargarisme électronique suffocant. Et puis… Les deux dernières minutes s’affaissent de manière inéluctable dans un dernier soupir acoustique résonnant.

Véritable performance électronique et acoustique à plus d’un titre, Colchester est une porte d’entrée : Celle à l’univers particulier de Z’ev et de Pita, mais également mon ticket d’entrée à Clair & Obscur par le prisme d’une musicalité autre.

Jérémy Urbain (7,5/10)

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.