Circle Of Illusion – Jeremias, Foreshadow Of Forgotten Realms

Jeremias, Foreshadow Of Forgotten Realms
Circle Of Illusion
2013
Generation Prog Records

Circle Of Illusion – Jeremias, Foreshadow Of Forgotten Realms

Le carrément POUR

Le présent CD est le projet du compositeur, arrangeur et claviériste autrichien Gerald Peter, et l’aboutissement d’un travail de longue haleine commencé en 2006. C’est un opéra rock mené par deux chanteuses et un chanteur (qui a participé à l’écriture des textes) et interprété par une dizaine de musiciens, tous excellents. En onze morceaux d’une durée totale de 80 minutes, il conte une histoire symbolisant une plongée dans le subconscient, dans laquelle le héros est projeté malgré lui dans un monde d’illusions où il retrouve sa femme et doit échapper à une méchante magicienne. Et malgré la durée remarquablement longue pour une première œuvre, on ne s’ennuie pas une seconde tant la musique est peaufinée, aussi bien dans la diversité des thèmes que dans ses arrangements et son exécution. La lente maturation de ce disque a manifestement porté ses fruits. Cela commence par une introduction symphonique de toute beauté digne de Neal Morse, pour enchaîner sur du disco. Oui, vous avez bien lu ! Mais alors du bon, celui qui donne la fièvre du samedi soir, avec chœurs féminins, violons sirupeux et pédale wah-wah sur la guitare. Certes les progueux de base, les engourdis des esgourdes, ou les esprits trop conservateurs (rayer les mentions inutiles) risquent d’en être chagrinés. Pourtant le mélange des genres musicaux les plus divers a toujours été à la base de la démarche progressive. En son temps Alan Parsons Project a plus d’une fois saupoudré de disco ses envolées symphoniques, et plus récemment Pain of Salvation s’est permis de glisser une récréation rap dans son metal. Justement à propos de metal il y en a également sur ce CD, évoquant le meilleur Dream Theater. Et il y a aussi des intermèdes jazzy ainsi qu’un passage plein d’espièglerie avec chœur d’enfants moqueurs sur fond de musique de cirque, et bien d’autres bonnes surprises déboulant au gré des breaks foisonnants. Bien que cadré dans une structure d’opéra classique, ce télescopage de genres musicaux a priori antinomiques est particulièrement jouissif. Il reste à espérer que l’inspiration de Gerald Peter soit intacte pour une suite attendue avec impatience.

Bruno Dassy (9,5/10)


Le résolument CONTRE

Après avoir bossé comme des ânes depuis 2006 sans avoir publié l’once d’un album, le chanteur et parolier Taris Brown ainsi que les deux chanteuses Cara Cole (la magicienne) et Elga Shafran (la femme du héros) nous offrent aujourd’hui, avec le support d’une pléthore de musiciens invités (citons Rupert Träxler à la guitare, Stephan Först à la basse, Aaron Thier à la batterie et Ulrike Müllner au violon électrique), rien moins qu’un opéra rock flirtant avec les quatre vingt minutes. Les onze compositions gravées sur ce faussement prometteur « Jeremias (Foreshadow Of Forgotten Realms) » sont dédiées au culte monolithique d’un metal emphatique notablement inspiré par des formations telles que Symphony X, Rhapsody Of Fire ou encore Epica, le génie en moins. Dominées de bout en bout par les synthétiseurs grandiloquents du maître de cérémonie et par le chant très moyen de sa compagne, les onze compositions gravées sur cet album couvrent un spectre stylistique assez large. Elles évoquent ainsi tour à tour le classique (le titre d’introduction joliment roulé que constitue « Overture »), les bandes orchestrales de film (le classieux « Closing Doors »), le metal progressif (« The Memory Return », qui aurait sa place sur n’importe quel album de la bande à Michael Pinnella et Michael Romeo) mais hélas, aussi et surtout, la variété de série Z (les abominables « The Beginning » et « The Party », dont les beat discos sont dignes des bandes originales des pires séries américaines des seventies). En un mot comme en cent, vous l’aurez compris : voici un opus cyclothymique qui, malgré sa grandiloquence symphonique de bel aloi sur une petite poignée de titres, ne mérite, tout au plus, qu’un intérêt poli.

Bertrand Pourcheron (6/10)

http://www.circleofillusion.com/

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