Chris – Days Of Summer Gone
Chris
Progress Records
Déjà auteur de trois albums depuis 2009 et le fondateur « A Glimpse Inside », le talentueux chanteur et multi-instrumentiste néerlandais Christiaan Bruin (alias Chris), connu pour ses activités de batteur au sein du groupe Sky Architect et de claviériste chez ses compatriotes de Nine Stone Close, nous dévoile aujourd’hui, avec « Days Of Summer Gone », un quatrième opus studio de toute beauté, porteur de la mélancolie propre à l’automne et donc hautement propice à l’introspection. Epaulé par une belle brochette d’instrumentistes classiques (violoniste, violoncelliste, flûtiste, trompettiste et tromboniste), le maître de cérémonie nous offre six compositions dégageant une grande maturité. Elles conjuguent en effet, au plus que parfait du subjectif, des influences héritées du meilleur Renaissance, de Gryphon, de Julverne, de Gong (la flûte à la Didier Malherbe), du Pink Floyd de « Atom Heart Mother », du King Crimson de « Lizard » et du Steven Wilson de « The Raven That Refused To Sing » (ouf…), tout en y ajoutant une grosse pincée de sel personnelle car on est ici à mille lieues de la resucée stérile.
Le ton est du reste donné dès le magnifique morceau d’ouverture (« Out In The Night »), à l’introduction baroque violon/violoncelle absolument sublime qui évolue lentement vers un rock ambitieux et raffiné, avec des parties de basse à la Nick Beggs et de superbes effluves de jazz, de progressif seventies et de musique classique. Le chant est à la hauteur de ces hautes ambitions instrumentales et évoque inévitablement Mister Wilson dans ses compositions les plus intimistes.
Tout au long du disque, Chris et ses invités ne se départiront pas un seul instant de cette inspiration maîtresse, que ce soit durant de courtes pièces embuées de magie et de mystère (l’intimiste « The Distance ») ou de longues suites savamment articulées (les fantastiques epic « A Heart’s Endeavour » et « Says Of Summer Gone » ou le divin « Cold Heart », qui débute tel une valse avant de marier, avec maestria, envolées contemporaines et expérimentales, puis de s’achever dans « le calme après la tempête » pour citer l’immense Peter Hammill).
Plus généralement, Christian Bruin fait preuve d’une technique pianistique peu commune : il ne s’empare pas des mélodies, il les effleure et cette légère caresse suffit à nous en révéler les contours (« Distances », « Heliophobia »). Son écriture, pleine de résonnances mystérieuses et de riches accords, est d’une fluidité et d’une mobilité extrême et se plie à toutes les recherches tonales. Rien d’étonnant, de ce fait, à ce que sa musique atteigne des sommets.
Voici donc une découverte majeure qui va faire frétiller le muge de tous les fans des artistes cités plus haut et de bien d’autres encore. Je n’ai qu’un conseil : foncez, c’est du très lourd !
Bertrand Pourcheron (9/10)
Cette fois, chris apporte la preuve de façon radicale qu’il est capable de composer des lignes mélodiques d’une sensibilité remarquable et cela sans aucune surenchère. C frais, agréable,
tourmenté, expérimental, bref, c’est beau! sans aucun doute le top 3 de l’année 2013 avec steven wilson et not good the sign.
Salut,
Ce disque est effectivement formidable ! Il sera en bonne place dans mon Top 5 avec, également, Not A Good Sign mais pas Steven Wilson (je ne supporte pas la morgue du personnage).
Bon week-end,
Bertrand
xx