Bass communion – Bass communion

Bass Communion
Bass communion
1998
Third stone

Bass communion - Bass communion

Steve Wilson fait partie de cette catégorie de musiciens et créateurs qui ne s’enfermeront jamais dans un style unique, et qui savent évoluer artistiquement avec leur époque. Avant d’être le leader du groupe rock Porcupine Tree, le jeune compositeur s’intéressait déjà de très près à la musique  » texturale », basée avant tout sur le traitement et sur l’esthétique de sonorités synthétiques et électroniques. Il ne faut donc surtout pas s’attendre à trouver dans cet album solo des accents de pop psychédélique ou de métal chers au désormais célèbre combo anglais. Il s’agit là en effet d’un disque de pure ambiance, dans la droite lignée des travaux des œuvres instrumentales de Brian Eno (Discreet music, Music for Airport, Appolo), ou du duo David Sylvian et Holger Czukay, respectivement ex-Japan et Can, qui ont jadis enfanté ensemble deux disques absolument sublimes : « Plight and premonition » (1988) et « Flux and Mutability » (1989).

L’ensemble de ce 1er opus de Bass Communion est composé de quatre longues pièces, avec nappes de claviers, samples de guitare, basse, percussions légères et bruitages, distillant une musique atmosphérique inspirée et de toute beauté, aux ambiances tantôt aériennes, tantôt sombres et mystérieuses, parfois humides et caverneuses. Le climat général s’apparente donc au style « dark-ambient » cher à des artistes de la trempe d’un Vidna Obmana (avec lequel, et ce n’est pas un hasard, Wilson collaborera quelques années pus tard). Tout au long de l’album, on voyage à travers des paysages sonores étranges, jusqu’au clou du disque, les 25 minutes magnifiques de « drugged » où on reconnaitra un « soundscape » de Robert Fripp (sorte de nappes synthétiques grandioses jouées à la guitare),  improvisé et enregistré par le maître au No-Man’s Land studio, puis mis en boucle et retravaillé par Steve Wilson lui-même. En conclusion, je conseillerai ce disque un poil difficile (mais accessible si on prend la peine de « rentrer dedans ») à tout amateur de musiques atmosphériques conceptuelles et raffinées.

Philippe Vallin (7,5/10)

 

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