Bad Sector & Astro – Idioblast

Idioblast
Bad Sector & Astro
2005
Insofar Vapor Bulk

Bad Sector & Astro – Idioblast

Il existe des rééditions qui ont du goût. Idioblast fait partie des albums déjà sorti, déjà culte car déjà introuvable. Merci la musique électronique hors-norme pour ces constatations sidérantes. Merci encore à Power & Steel pour la ressortie de cette réunion entre Bad Sector, mené par l’illustre Massimo Magrini, celui qui a compris que sonorité industrielle pouvait rimer avec mélodie, et Astro (Hiroshi Hasegawa), ou ce qui aurait pu se passer si Jimi Hendrix s’était converti au noise analogique. La base matérielle vient du label russe d’origine ayant fourni à l’Italien Bad Sector une brève composition du Japonais. Celui-ci en a fait un titre de 45 minutes où, avec son savoir musicologique, il en a tiré et approfondi le travail déjà dense d’Astro (écoutez ses nombreux travaux pour me dire que c’est simpliste). Ce qui peut sembler à la base comme une réappropriation se transforme en une suspension électronique aux détails infinitésimaux, bluffante de clarté. L’ensemble parait statique, certes, et méditatif. Mais en son sein fourmille une quantité effarante de détails, microcosmes électromagnétiques et autres manipulations qui s’étalent dans un labyrinthe virtuel semblant sans fin.

Enquiller les 3/4 d’heure de l’album peut paraître le parcours du combattant. Il l’est d’une certaine manière, « Idioblast » n’étant pas une œuvre qui s’écoute en rentrant du boulot dans le train. Cependant, avec un minimum d’adhésion (un équipement Hi-Fi de qualité aussi), même diffuse, on ne peut nier la vie micro-sonique s’égayant sous notre nez au fil des ondes, dans l’espace, donnant l’impression de recevoir des informations codées dans un cerveau biotechnologique relié à un satellite.

Difficile d’accès dans sa conceptualité, « Idioblast » demande une écoute confirmée pour se plonger dans les rouages soniquement détaillés et minimalistes, laissant qu’une trace allusive après écoute. À ranger entre les disques de Aube et des sorties les moins claustrophobiques de Maurizio Bianchi.

Jérémy Urbain (7/10)

http://www.bad-sector.com/

http://www2.odn.ne.jp/astro/

 

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