Achim.Bloch – Dubwerk#1 Headless Lifeforms

Dubwerk#1 Headless Lifeforms
Achim.Bloch
2014
Roxxx Records

Achim Bloch Dubwerk

Voilà une sortie qui devrait éveiller l’attention des amateurs de synthpop, de musiques techno 80’s et electro vintage. Après avoir publié sur la toile courant 2013 une série de EP’s disponibles au seul format numérique, Achim.Bloch, musicien underground et tripatouilleur de sons old-school, nous propose aujourd’hui un premier album sur le label Tourangeau Roxxx Records. Cette structure indépendante, fondée par Christophe Prillot (alias O-Kok, dont nous avions passé en revue le très fréquentable « Rebirth » il y a quelques mois de cela), est entièrement dédiée à la promotion d’artistes de la scène électronique au sens large, à la fois en distribuant leur musique via diverses plates-formes de téléchargement, et en organisant des événements live dans les clubs selects de la dynamique ville de Tours. Aussi, l’éclectique catalogue du label regroupe à la fois des créateurs locaux (O-Kok, Kenji Funasaki), mais aussi nationaux (Transorbital Lobotomy, Achim.Bloch, S.N.T.N.) et internationaux (Adam Redux, iko²…).

Basé à Paris, Achim.Bloch brouille un peu les pistes avec son « Dubwerk#1 » à la pochette aussi minimaliste et « pixellisée » que son propos musical (qui, rassurez-vous, n’a absolument rien d’hostile comme peut le suggérer une illustration menaçante). En effet, on ne trouvera d’effets « dub » que sur le seul titre « Of Mono Moons » (1 sur 15 donc), avec sa bonne grosse ligne de basse. Cette langoureuse balade tripante à souhait n’est pas sans nous replonger dans les ambiances chéries par le Dr Alex Paterson et ses acolytes de The Orb, à l’époque bénie de leurs premier opus « Ultraworld » et « U.F.Orb ». Pour le reste, nous avons affaire à une collection de pièces au son brut de décoffrage garantis sans fioritures ni traitements pesticides (habilement masterisé par Jérôme Loyer), où règnent boîtes à rythmes, séquenceurs et synthétiseurs modulaires à l’ancienne.

Achim Bloch

Si le son peu paraître un peu « froid » au premier contact, il en va tout autrement des compositions, peu avare en lignes mélodiques aussi discrètes qu’efficaces. On pense souvent à l’album « Computer World » de Kraftwerk (jetez donc une oreille attentive sur  » All Of You Jepgs » ou « Antipatterns »), cet étonnant disque concept où des machines tentent d’exprimer, comme elles le peuvent et tant bien que mal, des émotions humaines ! Nous ne sommes pas si loin du compte avec ce « Dubwerk#1 Headless Lifeforms », qui ravira par ailleurs les nostalgiques de l’univers sonore des jeux vidéos 16 bits (« Die Raüberin », « Concrete Islands »), les fans du Depeche Mode originel (« Protoplane »), ou encore les amateurs de soundtracks fortement orientés « tout analogique » (on pense à Giorgio Moroder avec « Contemporary Steels », ou encore à John Carpenter sur le final du plus « agressif » « Bipolar Bears », qui siérait parfaitement à une nouvelle aventure mouvementée de notre sociopathe préféré Snake Plissken !).

L’album offre également quelques jolis moments de pure poésie électronique, tel que ce très touchant (voire obsédant) « The Kid In The Loop Hole With A Gamepad », qui réussit la prouesse de vous plonger dans une sorte de plénitude solitaire avec les sons les plus « binaires » et artificiels qui soient ! Comme quoi, décidément, on peut produire de l’émotion et toucher l’âme humaine avec quelques simples machines, pour peu qu’on sache les maîtriser et en faire bon usage avec l’inspiration au rendez-vous. Dans les deux cas, il semblerait qu’Achim.Bloch ne manque pas d’un certain potentiel.

Philippe Vallin (7,5/10)

https://www.facebook.com/achim.bloch.official

https://www.facebook.com/rOxx.Records

http://www.roxxx.eu/

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