Abel Ganz – Abel Ganz

Abel Ganz
Abel Ganz
2014
Autoproduction

Abel Ganz

Formé en 1980 par le claviériste Hew Montgomery et le multi instrumentiste Hugh Carter, bientôt rejoints par le guitariste Mallky McNiven, le batteur Ken Weir et le vocaliste prodige Alan Reed (qui s’illustrera par la suite, jusqu’en 2010, au sein de Pallas), Abel Ganz jouit d’une réputation plutôt flatteuse auprès des prog-addicts d’Outre-manche. Il faut dire que le combo écossais a passé les eighties à écumer les pubs de la région de Glasgow, se forgeant à la force du poignet une solide réputation underground. Après la parution, en 1984, d’un premier album honorable intitulé « Gratuitous Flash », la formation est rapidement montée en puissance avec la publication, sur le label français MSI, des très agréables « Gullibles Travels » (1985) et « The Danger Of Strangers » (1988). Longtemps perturbé par d’incessants mouvements de personnel, le groupe disparait des écrans radars jusqu’en 1994 et la sortie du quelconque « The Deafening Silence ». A cette époque les piliers du gang, à savoir Hugh Carter et Hew Montgomery, ont quitté le navire et on ne peut pas vraiment dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Nos deux sbires décident pourtant de redonner vie à Abel Ganz en 2006, avec un « Back From The Zone » fait de bric et de broc (compilation de matériel des années 1980 et de deux nouveaux titres).

Profitant de l’arrivée concomitante de trois solides nouveaux musiciens (Davie Mitchell à la guitare, Steven Donnelly à la basse et Denis Smith à la batterie), la formation opte alors pour l’autoproduction et met sur le marché, en 2008, l’intéressant « Shooting Albatros » qui recueillera un joli succès d’estime. Six ans plus tard, c’est un combo profondément transformé et désormais à géométrie variable qui accouche de l’excellent opus éponyme qui nous intéresse. Désormais composé de Davie Michell à la six-cordes, de Mick Macfarlane au chant et à la guitare acoustique, de Jack Webb et Stephen Lightbody aux claviers, de Stephen Donnelly à la basse, de Denis Smith à la batterie et d’une pléthore de musiciens classiques invités, Abel Ganz joue résolument la carte lyrique sur cette œuvre au long cours.

Le morceau d’ouverture « Delusions Of Grandeur », interprété par Jack Webb au piano, Frank Van Essen au violon et Sarah Cruickhank au hautbois, est une petite splendeur acoustique digne des plus belles œuvres de Debussy et Ravel et elle vous laissera littéralement pantois. Lui succède « Obsolescence », ambitieuse fresque épique composée de cinq chapitres riches en rebondissements et en émotions, évoluant quelque part entre le Steve Hackett des débuts (« Part I : Sunrise »), la country (« Part II : Evening »), le meilleur Big Big Train (« Part III : Close Your Eyes ») et un petit théâtre mélodique savoureux (« Part IV : The Dream » et « Part V : Dawn »).

Ce constat de départ des plus positifs ne se démentira pas un seul instant à l’écoute des titres suivants. Entre éclaircies acoustiques (« Spring », « Recuerdos », « End Of Rain »), séquences cinématiques (le très beau « Heartland », digne de Rajna), passages folk (« Thank You ») et progressif résolument ambitieux (les quatorze minutes du superbe « Unconditionnal »), cette cuvée Abel Ganz 2014 s’impose par son charme suave et enivrant. Excellent !

Bertrand Pourcheron (8/10)

http://www.abelganz.com/

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