Zbigniew Preisner – La Double Vie de Véronique

La Double Vie de Véronique (BOF)
Zbigniew Preisner
1999
Sideral Records

Zbigniew Preisner – La Double Vie de Véronique

Né le 27 juin 1941 à Varsovie et diplômé de l’Ecole du Cinéma d’Etat à Lodz en 1969, Krzysztof Kieslowski se lance d’abord dans des courts métrages sociaux et des documentaires avant de tourner son premier film pour le cinéma, « La Cicatrice », en 1976. Suivra le fabuleux Décalogue dont le chapitre « Tu Ne Tueras Point » obtiendra le Prix du Jury au Festival de Cannes et le Prix de La Critique Internationale en 1988. Tournée en 1991, « La Double Vie de Véronique » est l’une des œuvres les plus emblématiques du cinéma de Kieslowski. Il y a 20 ans, dans deux villes et deux pays différents, naquirent deux petites filles exactement semblables (Véronika en Pologne et Véronique en France). Elles n’ont rien de commun, ni père, ni mère, ni grands parents, et leurs familles ne se sont jamais connues. Pourtant, elles sont identiques : toutes deux sont gauchères, aiment marcher les pieds nus et adorent le contact d’un anneau d’or sur leur paupière. Et surtout, toutes deux ont une voix magnifique, sublime, un sens musical absolu, et la même malformation cardiaque difficilement détectable (mal dont mourra Véronika sur scène).

L’une (Véronique, qui vit dans la région de Clermont Ferrand) profitera des expériences et de la sagesse de l’autre sans le savoir. Comme si chaque fois que la première se blessait avec un objet, la seconde évitait le contact du même objet. C’est une histoire de double (au sens platonicien du terme), simple et émouvante, magistralement interprétée par la divine Irène Jacob (le film sera primé à Cannes en 1991 et la belle Irène remportera fort logiquement le prix de meilleure actrice féminine). Le plus beau des préludes qui soit à la fameuse trilogie « Bleu / Blanc / Rouge »…. Composée par Zbigniew Preisner, la musique de ce tour de force cinématographique est d’obédience très classique, tour à tour dépouillée (le superbe thème « Les Marionettes », joué au grand piano, est tout bonnement bouleversant) puis plus orchestrée (« L’Enfance II », « Alexandre II »).

L’acmé de cette BOF est cependant la magnifique interprétation du « Concerto En Mi Mineur – Version 1798 » du compositeur batave surgi de nulle part Van Den Budenmayer (il s’agit en fait d’une blague de potache, ce hollandais mystérieux et Zbigiew Preisner ne faisant qu’un). On touche alors au sublime avec des chœurs magiques et une voix de soprano qui semble surgie d’un autre monde. Œuvre dominée par la dimension impalpable des événements, par les coïncidences qui lient le sens de la vie au domaine de la croyance tout en suggérant l’idée de préméditation aussi impalpable que mystérieuse, « La Double Vie De Véronique » est un pur chef d’œuvre à la bande originale magistrale… Que du bonheur !

Bertrand Pourcheron (9/10)

http://fr.wikipedia.org/wiki/Zbigniew_Preisner

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