Xandria – Sacrificium

Sacrificium
Xandria
2014
Napalm Records

Xandria

Xandria est un groupe allemand évoluant dans la sphère metal « symphonique ». Cet album a valeur de test pour le groupe puisqu’il voit un changement de chanteuse en la personne de Dianne Van Giesbergen, sans lien avec l’ex-chanteuse des Gathering. Dans l’ensemble, la musique proposée est un power metal – symphonique donc – mais agressif (« Sacrificium » aux guitares mitrailleuses, « Stardust » avec son rythme soutenu et où les six cordes reprennent le motif inquiétant d’ouverture tout du long, « Betrayer » avec ses accélérations Blind Guardiennes, « Temple of Hate » avec ses rythmiques galopantes). L’ensemble peut cependant prendre des accents pop (« Nightfall » avec son couplet rappelant le « Big In Japan » d’Alphaville, « The Undiscovered Land » avec ses orchestrations très prononcées, les trois morceaux « Dreamkeeper », « Come With Me » et « Little Red Relish » avec leurs mélodies entêtantes et très nightwishiennes, « Our Neverworld » avec son chant passionné et implorant) ou encore néo-classiques (« Until The End » et à nouveau « Little Red Relish », avec leur synthétiseur « claveciné »). Le morceau de clôture, « Sweet Atonement », se démarque du reste de l’album car il est une élégie romantique au sens musical du terme (la voix n’est accompagnée que par l’instrumentation typique de l’ère romantique, à savoir un piano et un violoncelle). La violence apportée par l’instrumentation rock est contre-balancée par la voix limpide de Dianne Van Giesbergen, alternant entre accents pop et lyriques, tandis que l’orchestration et les choeurs d’accompagnement lyriques – type ‘Carmina Burana’ de Carl Orff – participent à la dramatisation du propos.

Pour couronner le tout, des éléments empruntés au folk celtique viennent parsemer le plat metal déjà bien garni avec les choeurs opératiques et les orchestrations (le violon clôturant « Sacrificium »/la flûte, la harpe, le violon et la cornemuse irlandaise de « The Undiscovered Land »/la cornemuse irlandaise de « Until the End » qui brille de tout feu mais parvient cependant difficilement à s’imposer dans le maëlstrom fougueux du refrain/la flûte de « Come With Me »/la harpe furtive de « Our Neverworld »/la cornemuse irlandaise, les flûtes et le violon de « Temple of Hate »), comme pour nous faire penser davantage encore à Nightwish et à leur recrutement récent de Troy Donockley après son départ du groupe-phare de la vague celtique du rock progressif, Iona.

Des éléments violents et inattendus pour ce type de musique ponctuent l’album, sans toutefois en affecter la qualité, bien au contraire (les guitares vrombissantes telles des mitailleuses sur « Sacrificium », « Betrayer » et « Until The End », menaçantes sur « Stardust », « The Undiscovered Land », et à nouveau « Betrayer »/les blast beats de « Betrayer », qui, associés aux orchestrations et aux choeurs, rappelent fortement le ballet Evankeliumi dans lequel Tarja Turunen assurait le chant lyrique et le groupe Waltari la bande-son black metal : une première pour Kärtsy Hatakka, qui ne s’était jamais essayé au chant torturé typique de ce style auparavant). A noter que le groupe semble avoir l’obsession des ouvertures inquiétantes à la thématique inspirée de la BO d’Halloween ou de L’Exorciste (« Sacrificium », « Stardust », « Little Red Relish »).

Pour conclure, à l’image de la pochette de l’album, Xandria connaît une renaissance avec la voix spectaculaire et très convaincante de Dianne Van Giesbergen, tandis que le foisonnement des orchestrations, l’urgence des choeurs d’accompagnement et la délicatesse des éléments celtiques s’imbriquent parfaitement à la fougue du power metal que propose le combo.

Lucas Biela (9/10)

http://xandria.de/

 

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