Vanden Plas – Chronicles Of The Immortals/Netherworld Path 1
Vanden Plas
Frontiers Records
Quatre longues années après la sortie du très contrasté « The Seraphic Clockwork », qui semblait manifester une énergie et une orientation plus brutale que ses prédécesseurs, « Chronicles Of The Immortal – Netherworld » renoue avec la veine et la verve de « Beyond Daylight » (2002) et « Christ 0 » (2006) et l’entraîne même un peu plus loin encore, dans une synthèse quasi parfaite entre l’énergie du metal et le raffinement mélodique le plus subtil. Ce septième album studio de Vanden Plas en vingt ans de carrière est un opéra rock sacrément ambitieux, fruit de la collaboration du groupe avec le célèbre écrivain Wolfgang Hohlbein (qui a écoulé pas moins de 43 millions de livres depuis le début de sa carrière). D’abord rodée sur scène dès 2012 à Kaiserslautern, cette œuvre phare se penche avec sensibilité sur la question existentielle de l’immortalité. Musicalement parlant, la formation nous offre neuf compositions de toute beauté, en parfaite adéquation avec cette thématique pour le moins ambitieuse. Le miracle de ce disque tient au fait qu’il semble l’œuvre d’un groupe en état de grâce, porté par une inspiration mélodique sans faille et par un concept fascinant. Le combo se lâche totalement et sa musique ne semble plus devoir subir de contraintes formelles.
Vanden Plas substitue aux formats plus condensés d’il n’y a pas si longtemps des structures davantage éclatées qui servent d’écrin à un foisonnement mélodique dense et intense qui nous entraîne dans un labyrinthe d’émotions fortes. La musique du gang teuton explose ainsi dans tous les sens depuis le formidable « Vision 2wo The Black Night » jusqu’au divin « Vision 10n Inside » : soli ciselés de guitare signés par Stephan Lill, envolées supersoniques des synthés de Günter Werno, séquences mélancoliques à souhait (les bouleversants « Vision 4our Misery Affection Prelude » et « Vison 5ive A Ghost Requiem »), crescendi rageurs et incandescents (« Vision 3hree Godmaker ») : l’éventail est large. Mais il n’y a là rien de convenu ni de prévisible.
Au contraire, la formation nous entraîne de surprises en surprises, au fil de séquences mélodiques extrêmement fortes (« Vision 6ix New Vampyre » et « Vision 7even The King And The Children Of Lost Wor »), desquelles se dégage un incroyable feeling. D’ailleurs les harmonies, sublimées par le chant extra-terrestre d’Andy Kuntz, suggèrent à merveille le contenu de textes métaphysiques à souhait. Au final, « Chronicles Of The Immortals – Netherworld Path 1 », réussite totale et incontestée, confirme que Vanden Plas joue bel et bien dans la cour des plus grands. Un chef d’œuvre en puissance !
Bertrand Pourcheron (9/10)