Tony MacAlpine – Concrete Gardens

Concrete Gardens
Tony MacAlpine
2015
Autoproduction

Tony Macalpine Concrete Gardens

Tony MacAlpine est un guitar hero, qui a démarré sa carrière il y a une trentaine d’années dans le milieu du metal néo-classique bourgeonnant. Son talent lui a cependant permis d’évoluer vers d’autres horizons, comme le projet jazz-fusion CAB aux côtés de Bunny Brunel et Dennis Chambers, ou encore le groupe de metal progressif Planet X, autour de Derek Sherinian (ex-Dream Theater) et Virgil Donati. Malgré un agenda très chargé en dates de concert ces dernières années, notamment avec sa nouvelle protégée, l’ambassadrice de la sept-cordes, Nili Brosh, Tony a néanmoins trouvé le temps de composer et d’enregistrer un nouvel album. S’appuyant sur les expériences acquises au travers de ses collaborations récentes, le guitariste nous entraîne avec « Concrete Gardens » dans un univers musical riche et complexe. Ainsi, aux côtés de pas légers gardant les pieds sur terre pour esquisser des valses étourdissantes (« Poison Cookies »), ce sont des marches menaçantes (« Concrete Gardens ») ou rongées par l’inquiétude (« The King’s Rhapsody ») qui évoluent dans l’espace. En effet, Tony MacAlpine fait certes glisser magistralement ses doigts sur le manche de sa guitare, mais il les promène également le long de claviers transpirant autant la fantaisie qu’une sorte d’émerveillement galactique.

Depuis les hommages répétés à son idole Fryderyk Chopin, on se doutait en effet que le guitar hero nourrissait une passion pour le piano et les claviers en général. Il n’était alors pas surprenant de le voir crédité aux synthétiseurs sur des productions de Vinnie Moore ou Cyril Achard. L’expérience Planet X a par ailleurs forgé son amour des synthés à caractère « spatial ». C’est ainsi que sur « The King’s Rhapsody », la guitare est continuellement accompagnée de nappes de clavier cosmiques, tandis que sur « Exhibitionist Blvd. », on jurerait entendre les complaintes de Derek Sherinian dans ces cris de douleur. Dans cette valse des claviers, on assiste alors tour à tour à des explorations spatiales (le questionnement et l’enchantement naïf d' »Epic ») et à des batailles cosmiques (les entrechats furtifs du démentiel « Napoleon’s Puppet »).

Tony Macalpine

Pour clore le chapitre claviéristique, la pièce…de clôture justement, « Maiden’s Wish », exécutée au piano seul sur un tempo qui en ferait la bande-son parfaite d’un court-métrage de Buster Keaton, n’est elle d’ailleurs pas une « grande valse brillante » ? Toujours d’une grande fluidité, les guitares ne ménagent pas leur versatilité, passant d’une pimpance majestueuse (« Square Circles ») à une réserve plaintive (« The King’s Rhapsody »). La prudence est ainsi autant de mise (« Red Giant ») que l’assurance (« Confessions Of A Medieval Monument »). Par ailleurs, grâce à un jeu qui fait danser les cymbales tout autant qu’il fait entrer en ébullition les autres éléments de la batterie, Aquiles Priester (Angra, Primal Fear) offre aussi bien des couleurs que de la tension.

Le résultat est tellement jouissif et inspirant qu’il est difficile de comprendre que le brésilien n’ait pas été retenu pour remplacer Mike Portnoy au sein de Dream Theater. A 54 ans, c’est donc un Tony MacAlpine plus inspiré que jamais qui continue à délivrer des solos d’une grande qualité dans un environnement qui s’est enrichi au gré de ses expériences.

Lucas Biela (10/10)

http://www.tonymacalpine.com/

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