Threshold – For The Journey

For The Journey
Threshold
2014
Nuclear Blast Records

Threshold – For The Journey

Du haut de ses bientôt vingt cinq années d’existence, Threshold est l’un des pionniers et des piliers incontournables de la scène prog metal. Après avoir essuyé de sérieuses tempêtes au lendemain de la parution, en 1993, de son premier album (le prometteur « Wounded Land »), la formation créée par le tandem Karl Groom (guitare)/Richard West (claviers) n’a atteint sa vitesse de croisière et son équilibre qu’en 1998. S’appuyant dès lors sur un line-up enfin stabilisé, le sextette s’est fendu, dans la foulée de l’excellent « Clone » (1998), de trois opus studio de fort belle tenue (« Hypothetical », « Critical Mass » et « Subsurface », sortis respectivement en 2001, 2002 et 2004). Nageant résolument à contre-courant de la mainstream attitude privilégiée par de nombreux groupes refusant systématiquement la moindre prise de risque jusqu’à leur retraite, le gang britannique a opté pour l’évolution dans la continuité, évitant ainsi le piège de la redite. Jouant la musique qui lui plaît, en se laissant guider par son cœur et ses envies du moment plutôt que par des calculs stratégiques et opportunistes, le combo dévoile aujourd’hui sur le somptueux « For The Journey » une inspiration subtilement renouvelée.

Threshold Band

Emargeant chez Nuclear Blast Records depuis « Dead Reckoning » en 2007 après avoir passé la quasi-totalité de sa carrière chez Gep Records (l’écurie d’IQ) puis chez Inside Out, Threshold, pour faire bref et schématique, reproduit sur ce (déjà) dixième opus un certain nombre des ingrédients constituant sa marque de fabrique : montées en puissance tendues et explosions rageuses (l’explosif titre d’ouverture « Watchover On The Moon »), fulgurances mélodiques (le superbe « Autumn Red », aux breaks de folie), climats sombres (le poignant « Unforgiven », aux soli de six-cordes de toute beauté) et vocaux gorgés d’émotion du génial Damian Wilson du début jusqu’à la fin des hostilités (putain, quel chanteur d’exception !).

Ajoutons à cette analyse que la formation se montre, comme à l’accoutumée, aussi à l’aise dans le format épique (l’étourdissante suite de douze minutes « The Box », aux bruitages inquiétants et aux joutes instrumentales dantesques) que dans la structure chanson (la poignante power ballade « The Mystery Show » et ses influences Queensrÿche) et vous comprendrez aisément que ce CD s’avère tout bonnement indispensable.

Bertrand Pourcheron (9/10)

http://www.thresh.net/

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