The Thing – Bag It!

Bag It!
The Thing
2009
Smalltown Superjazz

Bag-It-

C’est l’histoire de trois gars, Ingebrigt, Mats et Paal. Ils veulent faire de la musique ensemble. Quand on habite les pays nordiques, on regarde les paysages figés dans le temps, ou on fait de la musique, pour dépasser cette stagnation et aller plus vite que l’instant. Ils trouvent un garage. C’est pas mal pour répéter quelques airs. Sauf qu’à l’intérieur, il y a une contrebasse, un saxo et une batterie. Pour le rock, on repassera. Mais ces trois bonhommes, ils aiment le jazz, Peter Brötzmann, John Coltrane, Don Cherry, Rashied Ali, Milford Graves, Han Bennink, Albert Ayler. Finalement, ça tombe bien. Ils jouent, donc, font couiner le saxo, boostent un groove explosif et font claquer les cordes. Et ça le fait. Ils reprennent des airs de noise-rock et de punk dans une veine free salvatrice. Et puis, un jour, un mec les entend. Il avance vers le garage, il voit ces mecs, il entend ce jazz furieux, et il aime ça. Pourtant, le jazz ça le fait chier grave, mais là, il marche, voilà.

Ce mec, c’est Steve Albini, celui qui adore les enregistrements live, les prises directes, l’énergie du moment. Il a enregistré des albums de Pj Harvey, The Jesus Lizard, Pixies ou encore Nirvana. Il aime bien les décibels, la patte bruitiste du rock et de l’industriel. Mais… là… Il sent le truc, le feeling. Il ne sait pas trop quoi, mais ça vibre. Il faut qu’il enregistre cette chose semblant sortir d’un autre monde. Ah, et puis ces gars ne sont pas difficiles. L’improvisation, ils ne jurent que par ça. Leur nom, c’est The Thing. Ils en redemandent, un album ne suffit pas, la fatigue, ils ne connaissent pas. Et voilà qu’ils tissent une impro d’une demi-heure, et bordel que c’est bon ! C’en est trop pour Albini. Il enregistre aussi. Fais-le ! « C’est comme ça qu’on appellera le disque« , susurrent les trois gars du nord. Bag It ! Bag It !!! Le son sera cru, l’ambiance orageuse.

Le rock peut vivre au travers du jazz, libre, free… Le jazz, il peut tout transformer, ton corps, ton rythme. Un souffle, les baguettes qui cognent par inadvertance, ça fait partie de la composante, ça rajoute cette patte organique, ce souffle. L’électronique s’invitera de temps à autre. Oh, ce ne sera pas grand chose, quelques crissements, mais ça le fera bien. Ce sera peut-être épuisant à la longue, mais bon, tu y retourneras quand même, juste parce que… hein… c’est bon !

Jérémy Urbain (8,5/10)

http://www.thingjazz.com/

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