The Smashing Pumpkins – Monuments To An Elegy

Monuments To An Elegy
The Smashing Pumpkins
2014
Rough Trade

The Smashing Pumpkins Monuments To An Elegy

Les Smashing Pumpkins, entité menée par le natif de Chicago, Billy Corgan, ont proposé, il y a une année, leur dernière cuvée, Monuments To An Elegy. Même si le groupe ne jouit aujourd’hui hélas plus du succès planétaire qui était le sien à l’époque du multi-célébré et conceptuel Mellon Collie And The Infinite Sadness (1995), accordons-leur (lui) une certaine tenue, jamais démentie, même depuis l’album de la reformation, en 2007, le bien nommé Zeitgeist.

Puis, Oceania, excellent disque paru en 2012, avait rassuré les admirateurs du créatif chauve. La patte de la formation était toujours aussi reconnaissable, mélodique et tranchante. Une sorte de Close To The Edge (Yes) en mode alternatif. 2014 : Quid de cette dernière offrande qui se doit, au vu de son intitulé, d’être pour le moins monumentale ? La piste inaugurale « Tiberius » joue la carte de la sécurité : l’A.D.N. des Smashing Pumpkins est tout entier contenu dans ces trois minutes de rock énervé, racé et un poil pompier. La voix nasillarde du bonhomme achève de rassurer l’auditoire : nulle révolution de palais n’est à enregistrer.

Smashing Pumpkins Band

Et la suite, du même acabit, déroule sa pelisse, tantôt veloutée, tantôt mordorée, toujours raffinée. Il s’agit de relever la qualité des arrangements qui se permettent le luxe de mêler guitares folk de facture classique à des sons de synthétiseur analogique très typés, le tout avec une maestria confondante. Les ambiances se font et se défont sans que jamais le « son des Smashing » ne se ride ni ne se froisse. Le titre « Anaise ! » apparaît, à cet égard, comme assez emblématique : une structure pop-rock plutôt anodine (dont une équipe comme U2 ferait volontiers sa soupe quotidienne) mâtinée de « giclées » de clavier bon marché qui rappelle que les racines musicales du Maestro sont multiples. On pensera autant à T.C. Matic (excellente formation belge de rock décapant dans laquelle oeuvrait l’inénarrable Arno) qu’à Pearl Jam. Les autres pistes, comme autant de graines que sème la troupe, s’égrènent et se délectent de leur propre facilité à si bien, encore une fois, nous berner.

« Dorian », qui réussit la synthèse improbable entre le meilleur du mitan des années quatre-vingts (Ultravox, The Cure) et les classiques de la décennie suivante (R.E.M., Faith No More) montre à quel point la bande à Corgan a su digérer ses multiples influences pour façonner un son unique et immédiatement identifiable. Cela s’entend que le maître à bord a écouté beaucoup de musique, sans souci de hiérarchie ni condescendance aucune. L’apanage des grands. Jeu, set et smash. Encore une fois.

Christophe Gigon

http://www.smashingpumpkinsnexus.com/

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