Unified Past – Shifting the Equilibrium

Shifting the Equilibrium
Unified Past
Melodic Revolution Records
2015

Unified Past – Shifting the Equilibrium

Unified Past - Shifting the Equilibrium - cover-art by Ed Unitsky

Posez tout ce que vous tenez, lâchez tout ce que vous faites et jetez-vous comme des affamés sur cette délicieuse galette ! On avait déjà attiré mon attention sur Spots, sorti en 2013, mais là, avec leur septième opus pour 25 ans d’existence (en comptant la période initiale où le groupe s’appelait Labyrinth), Unified Past réussit un coup de maître. Pour commencer, ils ont recruté un chanteur qui intègre le groupe comme membre permanent, l’excellent Phil Naro, bourlingueur des vocalises entendu avec de sacrées pointures (Lou Gramm, Brian May, Carmine Appice…), et plus récemment dans Druckfarben, CTP et Corvus Stone. Ensuite, Stephen Speelman assure désormais une grande partie des claviers (avec l’invité Jason Hanley) en plus des guitares et de la composition. Enfin, Dave Mickelson à la basse et Victor Tassone aux fûts tiennent toujours le groove et les pulsations, tour à tour infernales et subtiles. Bref, un groupe au complet, cohérent, compact, et ça s’entend tout de suite ! Car, il faut bien l’avouer, Shifting The Equilibrium est un magnifique album qui devrait ravir les amateurs de progressif musclé à tendance exubérante. Les quatre protagonistes sont en effet tous de petits virtuoses qui ne s’en laissent pas compter, mettant leur talent au service de belles compositions, variées et équilibrées.

Les références sont nombreuses concernant Unified Past, allant notamment de Rush à Dream Theater en passant par Yes. Personnellement, avec l’arrivée de Phil Naro, je trouve que ce Shifting The Equilibrium est un bel équilibre entre le Yes de Drama et celui de la période Trevor Rabin, avec une pointe de Going For The One, parsemé de-ci de-là de touches plus métalliques. Dès « Erasure Principle », le ton est donné avec une grande part accordée aux harmonies vocales soutenues par des interventions croisées des claviers et des guitares de Speelman. La basse de Mickelson gronde telle celle du regretté Chris Squire et Tassone martèle avec précision. Les breaks sont vraiment yessiens, Naro pose des voix magnifiques, le final est superbement construit, 7:52 qui placent la barre très haut.

Unified Past Band

« Smile (In the Face of Adversity) » et ses 9:23 apportent un côté un peu psychédélique surprenant en introduction d’un morceau enlevé où les soli croisés rappellent ABWH sur des rythmiques alambiquées, superbe ! Ce morceau, sans doute mon préféré, est de bon augure, il permet vraiment de sourire face à l’adversité. Et ça ne faiblit pas avec les 11:06 de « Etched In Ston » ». Guitares acoustiques pour démarrer et la voix de Naro et les harmonies vocales qui vous emportent. Mickelson démontre ce qu’est un grand bassiste et Speelman nous fait quelques rabinneries, ça dandine à l’orientale, un Yes moderne maquillé de Led Zeppelin (cette petite allusion : « There’s a feeling I get… »), un peu à l’image des regrettés Belges de Now, sans omettre un côté power ballad digne d’un REO Speedwagon aux amphétamines (quelques accentuations à la Kevin Cronin dans la voix, et l’ironie tragique de l’histoire puisque l’un des premiers guitaristes de REO, Gary Richrath, nous a quittés ce 13 septembre) !

« Peace Remains In This World » (7:45) lorgne du côté de Dream Theater, solide, efficace. Même tendance pour un « Deviation From A Theme (Of Harmonic Origin) » de 8:18 (décidément, nos gars de Syracuse apprécient les titres longs) au titre évocateur d’un contenu instrumental varié et fichtrement gouleyant (amateurs de shred, montez le son !). Les instrumentistes varient les approches, les styles (Tassone se la jouant Neil Peart à l’occasion), les ambiances ; et Speelman peut faire étalage de la qualité de son jeu de guitare. Enfin, « Today Is the Day » (11:51) attaque comme du Yes symphonique au possible avec subtiles harmonies vocales et force claviers à la Wakeman. C’est plus vrai que du Yes, enfin, plus yessien que le Yes d’aujourd’hui. Sans être Jon Anderson, Phil Naro démontre là qu’il est un très grand chanteur, parfaitement à l’aise sur les mélodies proposées, en phase totale avec le groupe.

Ajoutez à tout cela une production aux petits oignons, ainsi que les illustrations d’Ed Unitsky (Starcastle, Flower Kings, Unitopia, The Tangent…), et vous aurez le panorama complet d’un album qui va faire grand bruit et enterrer quelques-uns des dinosaures du style métal progressif (voire même au-delà). Unified Past n’a jamais si bien porté son nom : un passé unifié dans un présent inspiré, mélodieux et diablement enlevé !

Henri Vaugrand

Coup de Coeur C&Osmall

http://www.unifiedpast.com/

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