Robin Foster – Empyrean

Empyrean
Robin Foster
L'Autre Distribution
2017

Robin Foster – Empyrean

Robin Foster Empyrean

Il y a un peu plus d’un an sortait Empyrean, le quatrième album de Robin Foster, et depuis sa parution il m’a souvent accompagné lors de mes balades en voiture le long des côtes finistériennes. Il faut dire que la musique de ce Britannique, breton d’adoption, a le pouvoir de renforcer, de sublimer les beaux panoramas que vous traversez. Vous avez dû certainement ressentir cela en écoutant à l’autoradio une musique qui collait parfaitement au paysage. Pas étonnant que Robin Foster produise en parallèle des bandes originales de film, notamment pour le cinéaste Sean Ellis. S’il fallait qualifier sa musique, ce serait du post-rock cinématographique. Robin Foster réside, compose et enregistre à Camaret, sur la presqu’île de Crozon en Bretagne. À l’instar de Yann Tiersen sur l’île d’Ouessant, il a certainement puisé dans cet endroit magnifique toute l’inspiration nécessaire à sa musique faite de moments puissants et fougueux et de passages plus mélancoliques et contemplatifs.

Empyrean fait suite à l’excellent mais trop court Pen Insular paru en 2013, sur lequel il rendait hommage à sa terre d’accueil et à ses habitants. Si Pen Insular était plutôt apaisant, presque ambient, Empyrean hausse le ton et emprunte la facette plus orchestrale et pêchue du post-rock. L’album est composé de dix morceaux, huit instrumentaux et deux chantés. Un bon équilibre qui place de suite Empyrean dans une catégorie musicale plus variée et plus facile d’accès. D’autant plus que Ndidi O sur « Everlast » et Pamela Hute sur « The Hardest Party » sont absolument sublimes. La collaboration avec Pamela Hute a même fait l’objet d’une publication d’un EP sorti quelques temps avant l’album. Parmi les invités figure à la batterie Steve « Smiley » Barnard du groupe Archive avec lequel Robin Foster entretient des liens étroits, notamment avec Dave Pen leur chanteur. L’album enregistré à Camaret, a été mixé par Jim « Magic Fingers » Spencer aux Eve Recording Studios de Manchester et mastérisé par Franck Arkwright aux studios Abbey Road de Londres.

Robin Foster Empyrean Band 1

Les dix morceaux sont dix petites séquences toutes différentes avec des tonalités électroniques aussitôt identifiables à l’univers musical de l’ami Robin. C’est le cas des intros toutes en douceur de « Hercules Climbs The White Mountain » ou de « Roma » qui rappellent le côté planant de Pen Insular à la seule différence qu’à chaque fois la batterie intervient pour accélérer et muscler les morceaux. Le rythme s’emballe même sur « Electronic Weapons » et ses boucles qui font battre le pied et secouer la tête. Première parenthèse chantée avec « Everlast », un trip-hop assez enlevé où l’on retrouve la talentueuse Canadienne d’origine Nigériane Ndidi O, déjà présente sur Where Do We Go From Here ?, le deuxième album de Robin Foster.

On aime le côté space rock d’« Argentina », la basse chaloupée d’« Empyrean » et la guitare saturée de « Vauban ». Pas de temps mort, tout s’enchaîne à la perfection en gardant un bon rythme jusqu’aux séquences nerveuses de « Man On Fire ». Ensuite les choses s’apaisent avec le très beau « The Hardest Party » et son intro (sur la version longue) qui fait penser par moment à Tangerine Dream et à « Pen Had » de Pen Insular. Puis le charme s’installe avec le chant aérien de Pamela Hute qui nous enveloppe de pureté et de sensibilité jusqu’à la fin, où les voix se superposent et rappellent Archive, un vrai délice. Dur de passer après ça, « In Ghent » et son tempo assez lent en fait les frais, mais c’est quand même de très bon niveau pour finir ce grand moment musical. Les tous derniers applaudissements enregistrés sont grandement mérités.

Robin Foster Empyrean Band 2

Empyrean est un très bon album auquel on reste attaché et qui revient régulièrement dans notre paysage musical. Si ce n’est déjà fait, je vous encourage vivement à découvrir ce talentueux compositeur et sa musique du bout du monde. En attendant son prochain album studio, on peut toujours profiter de quinze prestations scéniques sur son Live, Elsewhere proposé en téléchargement. (https://robinfoster.bandcamp.com/album/live-elsewhere).

Thierry Folcher

http://www.robinfoster.fr/

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