PFM – Dracula Opera Rock

Dracula Opera Rock
PFM
2005
Sony Music

PFM – Dracula Opera Rock

Cinq longues années après la parution du médiocre « Serendipity », PFM revenait en grandes pompes à ses premières amours progressives et nous gratifiait en 2005, avec Dracula, d’un opéra rock de haute volée dédié au personnage iconique et maléfique imaginé par Bram Stocker. L’exercice était pourtant risqué et nombre de combos s’y sont du reste gravement viandés, sortant des bouses aussi puantes que le centre-ville de Marseille à l’issue de trois semaines de grève estivale des éboueurs. Qu’importe : le gang du charismatique batteur Franz Di Cioccio a relevé le défi avec brio, comme l’attestent les onze compositions gravées sur cette œuvre superbe, inspirée par le mythe du « drac » (« diable » en roumain) des Carpates. Il faut dire que la formation a fait appel, pour l’occasion, aux services de l’orchestre philharmonique de Bulgarie dirigé par le maestro Natale Massara. Saupoudrant son abécédaire mélodique de savoureux clins d’œil à un passé riche en histoire(s) et en émotion(s), ce groupe phare du courant progressif italien délaisse les velléités commerciales – qui avaient malheureusement plombé la plupart de ses opus studio depuis le milieu des eighties – au profit d’un discours musical à la fois volubile et ambitieux. Surfant entre des pièces instrumentales virtuoses et contrastées (le magistral « Overture », aux breaks foisonnants et aux fabuleuses joutes claviers/cordes/guitares), des titres nostalgiques (les émouvants « II Mio Nome È Dracula » et « Non Guandarmi ») et des morceaux ultra énergiques (les tonitruants « II Confine Dell’Amore » et « Non È Incubo È Realtà », aux harmonies vocales particulièrement soignées), le quatuor transalpin signait donc ici un retour en fanfare. Sa sensibilité à fleur de peau et de portée s’exprime, au demeurant, avec une intensité proprement bouleversante sur l’épique « Un Destine Di Rondine ». Cette composition grandiose, scindée en deux parties, constitue l’un des sommets de |a discographie de PFM, toutes périodes confondues (envolées symphoniques majestueuses, contre-chant féminin félin et sensuel, mano a mano endiablés entre le Moog exubérant de Flavio Premoli et la six cordes lyrique de Franco Mussida). Ajoutez à cet inventaire à la Prévert des textes introspectifs d’une rare profondeur, ainsi qu’une production irréprochable. Vous comprendrez alors aisément qu’il s’agit là d’un album de premier plan, à déguster sans modération.

Bertrand Pourcheron (8,5/10)

http://www.pfmpfm.it/

 

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