Peter Brötzmann Chicago Tentet – Walk, Love, Sleep

Walk, Love, Sleep
Peter Brötzmann Chicago Tentet
2012
SmallTown Superjazz

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Difficile de commencer quoi que ce soit quand on aborde une œuvre pareille, et difficile aussi de rester de marbre. À l’heure où Monsieur Brötzmann n’a pas moins de 73 ans, tout en continuant à user son saxophone de son souffle tonitruant, (et pourtant, il fume le cigare le bonhomme !), le Chicago Tentet a dépassé la décennie d’existence et on se retrouve malgré tout en face d’une incroyable captation, aussi vive que dynamique. Ben voilà, les mots viennent à manquer. Un line-up d’excellence réunissant la crème de la scène de Chicago et des contrées nordiques, des improvisations, et des solos se confrontant sans cesse en simultanés, sans qu’on en perde une miette, bien que Fred Homberg-Holm y laisse quelques plumes au passage. Difficile de reconnaître dans ce capharnaüm ses nombreux effets transformant un toucher de corde en voyage dronique éreintant. Mais l’essentiel est là, à savoir des vociférations explosives, des batteries captées avec une justesse à peine croyable. Quelle pèche mes aïeux !

Les moments d’accalmies et de constructions laissent aérer cette masse informe de matière en fusion pétaradante dans un renouvellement constant et bouillonnant. Pas grand-chose à dire, finalement, et je ne risque pas de m’étendre. Cet enregistrement live donne l’impression de dépasser le précédent sans le faire complètement. Par-là, je veux dire que le Tentet peut aller encore plus loin, encore plus fort, dépasser les frontières et accoucher de la pièce free-jazz ultime, chose à laquelle Brötzmann et ses acolytes ne se risquent pas, peut-être de peur d’être arrivé au bout du voyage. Et ce voyage, je ne veux pas qu’il s’arrête. Puisque que je vous dis qu’il est difficile de parler d’une telle œuvre.

La chronique est courte, mais l’album mérite largement qu’on y prête ses quatre oreilles (oui, quatre). Et quand j’entends « Walk, Love, Sleep », je dirais volontiers que ma journée s’est passée sans anicroches. Le type de disque qui fout la banane.

Jérémy Urbain (9/10 )

http://www.peterbroetzmann.com/

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