Paul Buchanan – Mid Air

Mid Air
Paul Buchanan
2012
Newsroom records

midair

Evidemment, le contraste après une écoute du dernier Marilyn Manson et celui de Paul Buchanan est plus que frappant… Evidemment, on écoute les yeux fermés la beauté fragile du crooner écossais s’élevant au-dessus des villes, au-delà du temps, nous emportant avec lui comme la fumée de cheminée, s’évaporant à chaque fin de morceau. Evidemment, on apprécie que l’instant se fige, on oublie le tumulte de nos existences, le bourdonnement des gens, les parasites du métro, la fugacité de nos journées, la vitesse étourdissante de la vie… Evidemment, le talent d’écriture minimaliste et d’observateur mélancolique et romantique nous envahit par la chaleur du timbre du chanteur, nous explose en pleine figure et pose sur nos visages la délicatesse d’une caresse.

Evidemment, chaque titre est une tranche de vie, un poème, et n’excède pas les trois minutes (à une exception près), assez pour que la richesse des paysages humains décrits nous touchent tandis que le piano œuvre à ouvrir encore plus les émotions qui s’en dégagent. Evidemment, on se dit que faire un tel disque tout seul pendant 5 ans et aboutir à des « chansonnettes », comme Buchanan les appelle, aussi délicates et subtiles, frôle l’indécence. Evidemment, on oublie aussitôt ce que l’on vient de se dire.

Evidemment, on fait le rapprochement avec tous les chanteurs à la voix suave et envoûtante, comme Mark Hollis, icône absolue des amateurs de pop dépouillée, mais aussi avec David Sylvian, Bryan Ferry ou même avec Steve Hogarth de Marillion, qui voue un culte absolu au leader de The Blue Nile, groupe ayant sorti 4 albums magnifiques entre 1983 et 2004, ayant tutoyé les sommets, marqué son époque, avec sa poésie new wave romantique inimitable, indépassable, indémodable.

Evidemment, si on ne possède pas ces albums, on court les écouter et les acheter ; et on se jette aussi sur cet album, et si on tombe sur l’édition limitée, on se dira qu’on a bien de la chance, car les titres du 2eme cd, au trois-quarts instrumentaux, sont également sublimes. Evidemment, il faudra aborder cet album avec un esprit apaisé, calme, détendu et ouvert ; le voyage en vaut la peine, les peintures musicales contemplatives de Paul Buchanan touchent au cœur et font du bien à l’âme.

Fred Natuzzi (8/10)

http://paulbuchanan.com/

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