Osta Love – Good Morning Dystopia

Good Morning Dystopia
Osta Love
2013
Autoproduction

Osta Love – Good Morning Dystopia

Malgré la floraison d’une pépinière de nouveaux talents dont les figures de proue sont RPWL et Sylvan, la situation d’ensemble du mouvement progressif allemand demeure globalement morose. En l’absence de la reconnaissance de l’industrie du disque et du public, trop nombreux sont alors les musiciens condamnés à œuvrer dans la marginalité et à prendre seuls en charge leur destin. Le recours quasi obligé à l’autoproduction découlant de cet état de fait n’est toutefois pas forcément synonyme de misérabilisme. Intitulé « Good Morning Dystopia », le second opus du duo Osta Love, qui avait effectué ses débuts avec le prometteur « Colours » au début de l’année 2011, en apporte la preuve. Formée de Tobias Geberh (guitares, basse, claviers et chant) et de Leon Ackermann (batterie) épaulés par un quatuor à cordes ainsi que par un pianiste ébouriffant (Florian Hauss sur « Red Sky »), la formation se situe résolument dans la mouvance du Pink Floyd de « Meddle » et de « Atom Heart Mother », mais en évitant toute resucée stérile. Elle nous propose ainsi une musique inspirée, puissante et nuancée.

Se livrant à toutes sortes d’expérimentations (notamment au niveau du traitement des parties vocales et du travail sur les bruitages), elle dévoile donc une fascination évidente pour le rock planant popularisé par le Floyd (la splendide  introduction « Prologue/Fragile Freedom », dont les atmosphères stratosphériques évoquent un trip sous LSD). Le combo nous offre, au total, dix pièces mélancoliques et planantes à souhait avec, au menu des réjouissances, des envolées de six-cordes gilmouriennes (le fulgurant « Epilogue »), de délicates parties de guitare acoustique (« Alienation »), une basse ronde et volubile à la Roger Waters (l’introduction de « Red Sky ») et de grandes nappes de claviers enveloppantes à la manière du défunt Rick Wright (« Subway » et « The Guards »). De rutilantes explosions emphatiques sont, par ailleurs, fréquemment au rendez-vous d’un ensemble à la puissance de frappe mille fois supérieure à celle d’un hémorroïdaire sous perfusion de laxatif.

Par ailleurs, Osta Love se démarque résolument du prog’ sur certains titres pour s’aventurer du côté du David Sylvian le plus contemplatif (le diaphane « Alaska »). Nous voilà donc en présence d’un opus fort bien roulé qui devrait permettre au groupe d’accéder à la reconnaissance qu’il mérite. Vivement recommandé !

Bertrand Pourcheron (7,5/10)

http://www.ostalcve.de/

9 commentaires

  • animal

    Dix morceaux qui feront voyager l’esprit avec des parties où bruitages et une musique atmosphérique qui fait penser au pink floyd sans ses divagations expérimentales. J’écoute en ce moment
      » chant des baleines » du groupe under the psycamore dans la même veine. Pour ma part une franche réussite avant d’aller chercher les canons actuels(dommage pour le manque de
    reconnaissance).Toujours de bon goût Bertrant.

  • BEBERT

    Un très bon disque en effet, très floydien et onirique. Bonne AM, Bertrand xx

     

  • Merci pour le com sympa monsieur l’animal ! 

    Par contre, il ne faut pas trop dire que Bertrand a bon goût, car après il chope le melon et il devient ingérable à la rédaction ! 😉

    Bonne soirée,

    Musicalement,

    Philippe.V

  • BEBERT

    Je préfère, comme dirait Desproges, mourir d’un cancer que choper le melon.

    Bonne soirée,

    Bebert

    xx

  • megastructure64

    Ok, ok.. « elle dévoile donc une fascination évidente pour le rock planant popularisé par le flamant rose… » 

    Pink Floyd ne veut, n’a jamais voulu et ne voudra jamais dire « flamant rose » ! Cette croyance a eu la vie longue jusque dans les années 70, avant de mourir de sa belle mort, heureusement. Mais
    tout de même, trouver une ineptie pareille sur un site (fort sympa par ailleurs) consacré à la musique dont le Floyd demeure l’une des inspirations majeures, c’est quand même consternant! 

    Je le signale en passant, parce que les posteurs de ce site n’ont pas droit à de telles erreurs. 

     

    Pour le reste, merci pour vos articles et chroniques!

     

    Philippe

  • Bertrand

    Mea culpa 🙂

  • Héhé, c’est pourtant un patronyme à la noix que j’ai déjà censuré plusieurs fois dans les chroniques, n’est-ce pas monsieur Bertrand Pourcheron ? Je vais vous en foutre moi, du Flamant Rose !!
    😉

    Pink Floyd vient de Floyd Council et Pink Anderson, deux musiciens de blues qui ont inspiré le goupe..

    A+

    P.V

    L’affreux responsable de la publication

  • Bertrand

    Juste une petite question, pouquoi ce retour 6 mois après la publication de la chronique et de tes commentaitres alors flatteurs ?

    Cordialement,

    Bertrand

  • megastructure64

    Tout simplement parce que je suis un nouveau venu sur vos pages, que je lis avec attention quand j’en ai le temps, ce qui est rarement le cas. La preuve, je réponds à ta question avec un retard
    épouvantable et je m’en excuse ! 😉 

     

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