No-Man – Together we’re stranger

Together we’re stranger
No-Man
2003
Kscope

Together We're Stranger

Steve Wilson et Tim Bowness ne se seront pas fait attendre pour enfanter un nouvel opus de no-man. En effet, moins de 2 ans nous séparent de leur très réussi « Returning Jesus », album superbe et intimiste qui avait reçu, bien plus que ses prédécesseurs, les faveurs des fans de Porcupine Tree. La raison était simple : si les disques antérieurs naviguaient entre les eaux de la pop et de l’electro sans jamais trop savoir où accoster, « Returning Jesus » se voulait davantage cohérent et affichait clairement la voie d’une pop sophistiquée classieuse et aboutie.

Le nouvel album de no-man s’inscrit dans le même continuité et confirme tout le bien qu’on pouvait penser de ce groupe au mille visages, en surpassant même « Returning Jesus » sur bien des points. « Together » se veut plus éthéré que son aîné tout en faisant preuve d’une richesse instrumentale jamais atteinte chez No-Man, avec par exemple une utilisation accrue (mais toujours discrète) de la clarinette, de la trompette, de l’orgue et de la flûte. Comme d’habitude, tout le personnel du groupe ou presque a changé. Autour du fameux duo de tête Tim Bowness et Steve Wilson, on retrouvera ici pas moins de six musiciens, dont le souffleur Ben Castle et le pluridisciplinaire Roger Eno aux claviers.La musique qui résulte de cette rencontre, sorte de pop électroacoustique en apesanteur, n’a jamais été aussi splendide sur le plan mélodique, et chacune des 7 compositions de l’album est une véritable pièce d’orfèvre qui se découvre et se déguste avec passion. Des nappes d’orgue et textures guitaristiques qui ouvrent « Together we’re stranger » aux magnifiques arpèges de « Photographs in black and white », c’est à tout un monde d’enchantement et de sensations douces que nous convient les musiciens de ce No-man en état de grâce. Pour vous donner une idée de l’univers dans lequel vous serez immergés, imaginez comment pourrait sonner le croisement du meilleur  David Sylvian et d’un « In absentia » amputé de ses penchants les plus nerveux.

Et si on plane dur avec ce nouvel album de No-man (la puissance musicale ne se mesurant pas forcément en décibels), les points communs avec Porcupine Tree sont ici plus nombreux que jamais. Les deux formations ont en effet tendance à s’homogénéiser avec le temps au niveau du son et de la structure des compos, les penchants « techno » ayant par exemple été mis de côté dans les deux cas. Sans oublier ce flagrant parallèle au niveau des harmonies vocales, qui rendent immédiatement identifiable aujourd’hui la touche de Steve Wilson. Ecoutez donc « All the blue changes » ou « The break-up for real », vous m’en direz des nouvelles. Bref, il serait donc franchement dommage de faire l’impasse sur ce petit bijoux, qui de plus promet monts et merveilles pour l’avenir. Magnifique !

Philippe Vallin (10/10)
Site web : www.no-man.co.uk 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.