Neal Morse – One (+ interview)

One
Neal Morse
2004
Inside Out

Neal Morse – One

Seulement une année a passé depuis « Testimony » et déjà Neal Morse nous revient avec un nouvel album, encore une fois centré sur la religion. Après avoir témoigné de son expérience personnelle sur sa foi, Neal Morse nous convie à un voyage progressif relatant la perte originelle du contact divin avec l’homme (et bien sûr, c’est de notre faute… !) et comment nous pouvons retrouver cette harmonie, cette entente naturelle avec Dieu, comme un père aime son fils, à travers la foi. On peut penser ce que l’on veut de la démarche de Neal Morse, sa musique reste exceptionnelle. Le talent d’écriture de Morse éclate encore sur cet album, beaucoup plus progressif à mon sens que « Testimony » même si le mélange de genres musicaux apparaît moins ici ; on sent l’influence de Tony Banks sur quelques passages de claviers, par exemple. Le timing approche les 80 minutes mais on ne s’ennuie pas même si Neal se répète de temps en temps, il reprend d’ailleurs le son et un thème de « Testimony » sur quelques secondes, par ci par là. « One » est à prendre comme un nouveau chapitre d’un musicien dévoué dorénavant à une cause qui le dépasse et qu’il accepte bien volontiers.

L’album démarre par une longue suite de 18 minutes, « The creation », qui suit un schéma classique chez Neal Morse : une longue intro orchestrale avec un thème fort, puis une chanson suivie de différents passages instrumentaux et de bouts de thèmes, chantés ou non, que l’on pourra retrouver plus tard. Comme d’habitude, c’est maîtrisé de bout en bout et les musiciens, les mêmes que pour « Testimony », s’en donnent à cœur joie. A noter l’importance qu’ont pris Mike Portnoy à la batterie et Randy George à la basse dans l’écriture de l’album. « Author of Confusion » et son intro furieuse surprend par sa tonalité métallique, puis par son côté Gentle Giant / Spock’s Beard pour les différentes voix ; après un morceau comme « The man’s gone », très calme, ça dépote ! « Cradle to the grave », un duo avec Phil Keaggy dont la voix est magnifique, est peut-être le morceau le plus beau composé par Neal Morse depuis « Bridge across forever ». Un moment réellement magique ! Le reste de l’album ne déçoit pas, et finit (encore) dans la joie, chœurs gospel à l’appui, avec un lyrisme majestueux et la reprise du thème principal. Du beau boulot ma foi (sans jeu de mots !).

Le disque bonus accompagnant l’édition spéciale nous offre 3 morceaux tirés des sessions de « One » et qui n’ont pas pu être utilisés par manque de place. Ils offrent un aspect plus proche des premiers albums solos de Morse sur un format court (3 à 5 minutes). Puis nous avons droit à du U2, du The Who, du George Harrison entre autres, pour finir. Bref, l’édition spéciale est indispensable. Neal Morse est généreux et ne se moque pas du monde en offrant ces titres aux fans ! Alors que les thèmes religieux ou métaphysiques sont à la mode (le dernier Magellan ou le magnifique « Be » de Pain Of Salvation en sont les derniers représentants), Neal Morse continue sur sa lancée et nous donne encore une fois toute la mesure de son talent. Mais pourra-t-il vraiment se renouveler ? En tout cas, croisons les doigts pour qu’il passe cette fois-ci par la France pour sa tournée.

Fred Natuzzi (9/10)

Site web : http://www.nealmorse.com/

 

 

 


 

Interview Neal Morse

Propos recueillis par Fred Natuzzi le 21 Novembre 2004

 

Alors que « One » et le dvd « The Making of Snow » viennent de sortir, Neal Morse a bien voulu répondre à quelques questions musicales et non musicales via l’Internet.

neal-morse_6.jpg

Salut Neal. Merci de prendre un peu de ton temps pour répondre à ces questions. Seulement un an a passé depuis « Testimony  » et tu es déjà de retour avec un grand album ! Pourquoi avoir choisi le thème de la séparation (et de la réunion) de l’homme avec Dieu ? En quoi est-ce un thème important pour toi ?

Eh bien, cela commence toujours par un germe d’idée. Ce furent les lignes suivantes : « The mind got large beyond its station, took full charge of his destination, became a god of his own creation ». J’avais entendu des sermons à l’Eglise (et j’en ai aussi parlé avec mon ami Todd Morrell) sur cette idée que Dieu et l’Homme sont séparés et aussi sur le fait que l’esprit de l’Homme s’est élevé au niveau d’un Dieu. Tout a démarré à partir de cela. Je pense que le thème d’être réuni avec Dieu est la raison pour laquelle nous sommes ici. Je crois aussi que pour être réunis, il faut être conscient de la séparation. Ainsi, si la raison pour laquelle Dieu nous a créés est d’être avec nous, ou mieux, d’être EN nous, alors il n’y a aucun autre sujet aussi important que celui-là.

Mike Portnoy et Randy George sont crédités sur plusieurs morceaux. Quelle a été leur implication dans le processus créatif ?

Eh bien, ils m’ont épaté ! Je travaillais depuis plusieurs mois sur l’album et je savais que plusieurs parties étaient bonnes, mais il manquait quelque chose. Quand Mike et Randy sont arrivés, j’ai tout de suite vu qu’ils me donnaient les parties manquantes. Mike a des capacités d’arrangeur et un grand sens artistique ; quant à Randy il a été particulièrement surprenant, notamment pour les paroles.

Phil Keaggy, qui chante divinement avec toi « Cradle to the Grave », a une voix magnifique. Qui a eu l’idée d’un duo ? Comment cela s’est-il passé ?

En fait, je pense que c’est mon ami Eric qui a eu l’idée d’utiliser une autre voix pour Dieu. Je n’avais aucune idée de la façon dont cela allait tourner. Phil n’avait jamais entendu la chanson et je la lui ai chantée ligne par ligne dans le studio. Le résultat est excellent. Phil a un talent incroyable.

Sur certaines parties de l’album, on peut entendre des influences comme Tony Banks ou Gentle Giant. Le réalises-tu une fois l’album terminé ou inclues-tu intentionnellement ces références dans ta musique ?

De temps en temps, je m’aperçois que quelque chose sonne comme quelqu’un d’autre mais si j’aime cette partie, je l’inclue quand même. La plupart du temps, j’écris sans faire attention à cela et je ne m’en rends pas compte.

Que représente la pochette ? Elle semble sombre…

C’est une représentation de l’histoire du fils prodigue dans la Bible : le fils prodigue retourne chez lui, dans une ville sur une colline.

Sur le disque bonus, il y a 4 reprises. Pourquoi avoir choisi ces chansons ? Que représentent-elles pour toi ?

Grâce aux talents de Mike, nous avons eu un jour de plus pour enregistrer. Nous avons décidé de nous amuser. Mike voulait faire une reprise des Who, Randy celle de George Harrison, et moi je voulais absolument faire celle de U2 car je l’ai toujours adorée.

Tu as récemment joué dans des églises aux Etats-Unis. Quelle a été la réaction des gens ?

C’était super, mais très différent. Je jouais pour des fans de prog, des enfants et des vieilles dames ! Des gens de tous horizons. Mais c’était très cool et je sentais la présence du Seigneur pour m’aider. (Il faut dire que Neal y a joué pendant 2heures 30 !!! NDRL)

Quand tu es en Europe, vas-tu visiter des églises ? Penses-tu pouvoir jouer dans l’une d’elles ?

Je ne l’ai pas encore fait. J’espère pouvoir le faire bientôt.

Vas-tu refaire une tournée en Europe avec le même line-up ? Passeras-tu cette fois par la France ?

Nous en parlons et essayons de tout mettre en place. Il n’y a plus qu’à attendre.

Gardes-tu le contact avec Spock’s Beard ? As-tu écouté leur dernier album ? Ryo Okumoto et ton frère Alan partent en tournée en Europe. Quelles sont tes relations avec ton frère ?

Oui, je garde le contact et je leur parle régulièrement. J’ai écouté leur album et je le trouve génial. Avec Alan, tout va bien. En fait, j’ai passé toute la journée d’hier avec lui.

Que penses-tu de la réélection de George Bush ? Penses-tu que la Religion devrait être mêlée à la Politique ?

J’essaye de me tenir à l’écart du champ politique ces temps-ci car cela amène tant de haine et de colère, ce que j’essaye d’éviter. Je pense néanmoins que la Politique et la Religion sont deux éléments totalement séparés. Jésus a dit :  » Rends à César ce qui appartient à César, rends à Dieu ce qui appartient à Dieu « .

Vas-tu continuer à écrire sur Dieu, la Religion ou des chapitres de la Bible ?

Je ne sais pas ce que je vais faire après « One ». Je pense quand même sortir mon CD de musique chrétienne contemporaine l’année prochaine. (Il l’a enregistré juste après  » Snow « , NDRL)

Que trouvera-t-on sur le DVD « The Making of Snow » ?

Il vient de sortir, on peut le commander sur radiantrecords.com . Il ressemble au dvd « The making of V » que beaucoup semblent avoir apprécié.

Que penses-tu du téléchargement sur Internet ?

Pour moi, le seul problème, c’est que quelqu’un d’autre que toi décide ou non de mettre en ligne la musique, accessible au monde entier. Ce devrait être le choix de l’artiste.

Qu’est-ce qu’une journée habituelle pour toi ?

Je me lève très tôt, je fais mon café, je prie et je lis la Bible, je réponds à quelques mails, puis je travaille généralement sur la musique. En fait, cela dépend aussi de ma maison de disque. Il arrive que je passe beaucoup de temps à la diriger, ce qui n’est pas une mauvaise chose.

Quels CD’s écoutes-tu en ce moment ?

Celui de Sœur Bonnie qui est une sœur de mon église. En fait, j’ai réécouté « Testimony » hier, je ne l’avais pas écouté depuis un bon moment. J’écoute aussi du Daniel Amos. (rien à voir avec Tori !! Daniel Amos est un groupe chrétien ayant passé par plusieurs styles de musiques, du punk ( ! ) au folk, NDRL)

As-tu quelque chose à rajouter pour tes fans Français ?

J’aime la France ! J’espère y venir très bientôt. Louez Dieu avec tout votre cœur et toute votre vie !

Merci beaucoup Neal et à très bientôt !

neal-morse_7.jpg

http://www.nealmorse.com/

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.