M’Z – Prisme

Prisme
M'Z
Autoproduction
2017
Rudzik

M’Z – Prisme

M'Z Prisme

En fin d’année 2017, la messagerie de C&O crache un mail nous proposant de chroniquer Prisme de M’Z.

Me souvenant de l’excellent album de metal néo-classique Nostalgic Heroes que j’avais chroniqué avec plaisir il y a une dizaine d’années sur un autre webzine aujourd’hui disparu, je saute sur l’occasion et pose une oreille attentive sur Prisme. Et là, surprise ! Les petits gars de MZ sont-ils revenus à l’instrumental de leurs débuts (en plus barré cependant) ? Que nenni ! J’ai zappé l’apostrophe entre le M et le Z d’où ma confusion initiale entre les Lyonnais de MZ et le Toulousain de M’Z.

M'Z prisme band 2

En effet, M’Z est le projet solo de Mathieu Torres sous influences, à ses dires, de Frank Zappa, John Zorn, Secret Chief 3, Mr. Bungle et autres Gong. Pour ma part, j’y ajouterais également Camel (« Aurore (Emission) », « Perception (Reception) »). Depuis une dizaine d’années, Mathieu était obsédé par le parallèle entre la musique et les couleurs. Partant de là, il a construit les dix morceaux de Prisme (une forme géométrique comportant beaucoup de parallèles) en se basant sur ce concept et en y introduisant presque involontairement ce que lui ont inspiré ses propres expériences de la vie.

Dans Prisme, son premier album, Mathieu joue de la guitare… beaucoup… mais aussi des machines électroniques qu’il utilise surtout pour étoffer l’ambiance et soutenir sa 6-cordes. Comme il le dit : « M c’est la guitare, Z c’est la machine, d’où M’Z. » Ainsi, Prisme est une sorte de pont jeté entre l’émotion et le code, son acceptation et le besoin d’en sortir. Alors bien sûr, toute la rythmique est synthétique, ce qui donne un côté mécanique et un peu froid à l’album. Cependant, en complément de la guitare, des incursions organiques de piano et de sax/clarinette viennent redonner un peu de chaleur à tout cela. Ainsi, Stéphanie Artaud met un peu de bleu à « 1985 (Bleu) » et à son ambiance alanguie style « lounge bar », alors que Julien Langlois instille ses arpèges d’instruments à vent déstructurés entre des percussions frénétiques dans « L’Arbre Serpent (Indigo) ». Effectivement, le pari de créer des ambiances très différentes entre les morceaux est réussi. Notre virtuose explore un paysage musical très vaste intégrant des sonorités orientales (« Révoltes (Rouge) »), jazzy (« L’Orange C’est La Santé », « La Chambre Jaune »), néo-classiques à la… MZ, lol ? (« Les Cycles (Vert) ») et même groovy (« L’Orange C’est La Santé », « Perception (Reception) ») quand il ne donne pas carrément le pouvoir à l’électro («Sweet Acid (Violet) »).

M'Z prisme band 1

Pourtant, Mathieu ne parvient pas à éviter une certaine lassitude assez classique qu’engendre l’écoute d’un album 100 % instrumental. J’ai eu ainsi un peu de mal à digérer le déstructuré et démonstratif « Phagocytes » surtout qu’il est placé vers la fin de l’album. Il n’en demeure pas moins que son travail de composition et d’interprétation est remarquable. Il y a dans Prisme une réelle volonté d’originalité dans l’approche mais également dans la réalisation. Je ne peux pas passer sous silence non plus l’artwork de la jaquette de Samantha Colom dont les lignes et les couleurs sont complètement en phase avec le concept et le contenu de l’album.

Prisme est un album qu’il faut écouter sur sa chaîne hi-fi, bien enfoncé dans son fauteuil préféré alors qu’on a attaché le chien à sa niche, déposé les gosses à l’école et envoyé sa femme ou son mari faire les courses. Les yeux fermés, on doit pouvoir percevoir les couleurs fluctuer devant nos rétines au son de la musique de M’Z ce qui, pour un daltonien comme moi, relève de l’exploit, vous en conviendrez.

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https://torresp2b.wixsite.com/matziz-compositeur

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