Loudzo – Loudzo

Loudzo
Loudzo
Autoproduction
2016

Loudzo - Loudzo

C’est pas beau d’être curieux. Et pourtant…

Flashback : Je reçois un petit message d’un pote pour me dire qu’il existe un site sur lequel tu peux louer les services d’un groupe qui joue ta zik favorite pour animer une soirée privée chez toi (http://www.concertenappart.com). J’y jette un œil sans avoir actuellement de besoin particulier d’animation personnalisée, et en sélectionnant les combos je tombe sur Loudzo et son heavy blues/stoner bien charpenté. C’est normal, c’est normand, donc costaud. Ça tombe bien, les Caennais ont sorti leur premier LP éponyme l’année dernière.  Scotché dès un premier morceau au groove qui donne franchement la banane, « Cheating Women », je l’écoute d’une traite un peu comme un Belge qui sifflerait une cannette de Mort Subite après avoir passé toute la journée à arpenter le désert. Du coup, je ne résiste pas longtemps à l’envie de le chroniquer.

Loudzo - Band

Les neuf titres, tous très différents, qui composent cette galette explorent pêle-mêle le blues, le boogie-rock, le classic hard-rock, le stoner ; mais ils ont un point commun déjà cité plus haut : un groove d’enfer ! C’est certainement pour cela qu’il est difficile d’interrompre une écoute du LP tant chaque titre fait remuer du popotin ou prend aux tripes. On a donc affaire à un Loudzo vintage qui rend honneur aux grande gloires passées des 70’s. Rien d’étonnant à cela car, s’il s’agit d’un premier LP, Loudzo possède quand même beaucoup d’expérience, ayant ouvert notamment pour Ten Years After, Canned Heat, Nashville Pussy, The Datsuns et autres … Ses cinq musiciens ne sont pas des gamins et cela se sent dans la maîtrise qui transpire par tous les pores de cet album (presqu’autant de transpiration que pour le Belge précité).

Le son est plutôt typé stoner avec des accords assez bas dans la gamme et faisant la part belle à une rythmique bétonnée. Le son de grosse caisse est très organique mais génère des vibrations un peu désagréables. Nous sommes au royaume des guitares, bien sûr, mais le chant plutôt bluesy que stoner parvient remarquablement à les dompter. Loudzo nous propose même de jolies harmonies vocales sur « Tree », une ballade « pas chiante » ce qui est une vraie qualité à mes yeux, euh, je veux dire, à mes oreilles. Je l’écrivais plus haut, l’éclectisme est au rendez-vous.

Loudzo - Band

Pour revenir au chant, il se dote de quelques graviers dans la gorge le temps d’un « Remedy » (qui n’est pas une reprise de The Black Crowes) et de quelques effets sur « Slow Motion Fuzz Blues ». En ce qui concerne les titres, on navigue sur les rivages de Status Quo sur « Chemical Monday » dont le riff rappelle « Caroline ». C’est le regretté Rick Parfitt qui aurait apprécié cette « formule chimique » intégrant même un harmonica fort sympathique. Il est impossible de ne pas remuer le popotin sur un morceau pareil. Autre titre fortement inspiré : « Can’t Shake It » lorgne fortement du côté de « Beating Around The Bush » des cinq Australiens électrifiés dont je ne vous ferai pas l’injure de vous citer le nom. L’ombre de Stevie Ray Vaughan plane également sur « Rambling Boy Blues ».

Il s’agit bien à mon sens d’influences fortement marquées et non de plagiat car à aucun moment, Loudzo ne m’a semblé tomber dans la facilité. « Love Of The Loveless » conclut cet album comme il a commencé, à savoir avec une bonne dose de groove qui donne envie de se repasser illico « Cheating Women », le titre introductif. Ah, mais c’est un cercle vicieux ça, car si je cède à cette tentation, j’en suis quitte pour me repasser une seconde fois l’album en entier.

Un avertissement sur le site où j’ai déniché Loudzo précise : « Vérifiez que le volume sonore et la taille du groupe soient compatible avec votre logement. » Effectivement, je vois mal Loudzo se produire dans un appart’ parisien sous peine de se retrouver obligé d’accueillir la maréchaussée pendant la soirée, à moins d’avoir pris le soin de convier tout le quartier aux festivités. Mon pavillon (celui que j’habite et non celui qui est implanté de chaque côté de ma tête) est lui à toute épreuve, aussi l’idée d’inviter un groupe à donner un concert privé et à la carte chez soi est vraiment à creuser, surtout quand ce groupe s’appelle Loudzo.

Conclusion : c’est bien d’être curieux !

Rudy Zotche

http://loudzo.wixsite.com/loudzo

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