La Maschera Di Cera – Le Porte Del Domani

Le Porte Del Domani
La Maschera Di Cera
2013
AMS

La Maschera Di Cera – Le Porte Del Domani

Dans la foulée des somptueux « Luxade » (2006) et « Petali Di Fuoco » (2010), La Maschera Di Cera signe aujourd’hui, avec le conceptuel « Le Porte Del Domani » (publié également en édition anglaise sous le titre de « The Gates Of Tomorrow »), le dernier volet d’un tryptique magique. Magnifiquement illustrée par « Gli Amanti Del Sogno », une toile signée en 1968 par Lanfranco (auteur par ailleurs, la même année, de la pochette du mythique « Felona E Sorona » de Le Orme), cette cuvée 2013 s’avère tout bonnement éblouissante. Il semblerait en effet que d’obscurs généticiens sponsorisés par AMS Records soient parvenus à croiser le génome d’un Museo Rosembach (espèce italienne protégée par les accords d’Helsinki) avec celui d’un Finisterre pour donner naissance à un nouvel écosystème musical diablement attrayant. Que voulez-vous, on n’arrête pas le progrès !

Des géniteurs de « Zarathustra », notre rejeton transalpin a reçu en héritage un regard latin de braise projetant d’ardents éclairs mélodiques, habillés par des arrangements lumineux qui font la part belle aux thèmes angoissants, guitares dissonantes et claviers éminemment symphoniques à l’appui (« Ritorno Dal Nulla »). De son ancien groupe, le bassiste émérite Fabio Zuffanti a conservé le goût des structures alambiquées (« L’Enorme Abisso », introduit par une séquence de synthés que n’eût point reniée Martin Orford d’IQ), des atmosphères en demi teinte (le magique « Ritratto Di Lei », sur lequel Agostino Macor s’illustre par des envolées de piano classique magnifiques et par des nappes de synthés fantomatiques) et des virées instrumentales jouissives (le divin « Viaggio Metafisico »).

Fort de cette double filiation prestigieuse, les musiciens de La Maschera Di Cera ont su créer une œuvre personnelle et aboutie qui n’hésite pas, dès que l’occasion lui en est offerte, à lorgner vers les rivages d’un Eris Pluvia (les thèmes entrecroisés flûte/guitare sur la ballade « Albe Nel Tempio », au crescendo final implacable transcendé par l’excellent guitariste Alessandro Corvaglia) ou d’un Angelo Bronduardi  (le très typé « Luce Sui Due Mondi »). De manière plus générale, l’interprétation des neuf composition, souvent enchainées, gravées sur ce CD tire profit d’une palette sonore d’une rare richesse et du chant exceptionnel d’intensité d’Alessandro Corvaglia. Un album à ne rater sous aucun prétexte !

Bertrand Pourcheron (9/10)

http://www.zuffantiprojects.com/

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