Kansas – Leftoverture Live & Beyond

Leftoverture Live & Beyond
Kansas
Inside Out Music
2017

Kansas – Leftoverture Live & Beyond

Kansas Leftoverture Live And Beyond

Kansas, un groupe mythique ! Souvenez-vous. Nous sommes au début des années 70 et le combo se forme à Topeka, dans l’état américain d’où il tire son nom. À l’époque, il y a très peu de groupes de rock progressif aux États-Unis. Kansas mêle très rapidement les racines musclées du rock américain aux ornements et digressions du progressif européen. L’originalité de l’apport du violon de Robby Steinhardt, les talents de compositeur du guitariste Kerry Livgren et du claviériste Steve Walsh, la qualité de la voix de ce dernier et la richesse des harmonies vocales font sortir Kansas du lot habituel du hard rock US (avec l’autre groupe majeur du genre, Styx). Après leur premier album, Kansas (1974), c’est Song For America (1975) qui attire l’attention sur eux. En moins d’un an, les Américains auront publié trois disques (Masque sort également en 1975) avant que n’arrive le meilleur de leur carrière : Leftoverture (1976) (à peu près à égalité avec son successeur : Point Of Know Return, 1977). La boulimie de Kansas continuera de façon régulière jusqu’au sous-estimé mais excellent In The Spirit Of Things en 1988 (avec Steve Morse à la guitare). Mais déjà, et encore plus depuis, Kansas s’est délité et le départ de la majeure partie de ses membres iconiques aura eu raison de la carrière du groupe. En effet, aujourd’hui ne demeurent de cette grandiose époque que le batteur Phil Ehart et le guitariste Richard Williams.

Kansas Leftoverture Live And Beyond Band1

Inutile de faire le détail du reste de la carrière de Kansas. Mais forcément, quand on vous annonce la sortie d’un album live après le retour discographique studio de l’an dernier (le controversé The Prelude Implicit), comme en plus, on attendait Kansas sur scène en Europe au Night Of The Prog Festival Loreley cet été et que nos anciens ont annulé pour des raisons de sécurité dues aux attentats terroristes sur le Vieux Continent, la sortie de cet album commémoratif du quarantième anniversaire de Leftoverture apparaît comme une curiosité appétissante.

Ce double-album en public est divisé en deux parties bien distinctes. Le second disque comprend l’intégrale de Leftoverture, dans l’ordre même de l’album, avec en conclusion « Portrait (He Knew) » de Point Of Know Return. Le premier balaie dans un ordre aléatoire la carrière de Kansas puisqu’y sont joués des titres de Kansas, Song For America, Masque, Point Of Know Return (trois chansons) et A Prelude Implicit (trois morceaux également).

Kansas Leftoverture Live And Beyond Band2

Alors, que vaut ce Leftoverture Live & Beyond ? Il faut d’abord noter la qualité sonore et la précision des musiciens – à l’inverse de l’aspect hideux de la pochette, patchwork mal foutu et mal choisi de différents visuels du combo. On a affaire à un groupe rôdé, qui connaît ses partitions sur le bout des doigts. Les titres interprétés sont bien équilibrés et la première partie de l’album permet de chauffer le public et les musiciens. Il n’y a rien à redire, ça tourne rond, et les anciens titres conservent un bel aspect (« Icarus (Born On Wings Of Steel) », « Point Of Know Return », « Paradox », « Journey From Mariabronn »…).  C’est forcément un peu moins vrai pour un morceau comme « Dust In The Wind » tellement celui-ci est emblématique de Kansas. Comme on peut s’y attendre, les titres de A Prelude Implicit tournent encore mieux, ce qui est normal. Seulement, comme ils sont moins bons, le soufflé retombe un peu (le lourdingue « Section 60 »).

Mais quid de Leftoverture ? C’est bien entendu le gros morceau que l’on attend. Jouer un tel chef-d’œuvre dans son intégralité et dans l’ordre exact de l’album n’est pas anodin. Les musiciens de Kansas s’y emploient avec bonheur, mais aussi quelques limites. Si la section rythmique y est juste (surtout la basse de Billy Greer, mais aussi le drumming un poil trop mécanique de Phil Ehart), si l’assise des claviers (David Manion) et la guitare rythmique (Richard Williams) entraînent le tout, ou encore si le violon et la voix de David Ragsdale assurent l’essentiel, la guitare solo de Zak Rizvi est un peu trop « metal » (« Carry On Wayward Son ») et la voix de Ronnie Platt, excellente au demeurant, souffre de la comparaison avec celle de Steve Walsh, notamment dans les médiums (« The Wall », « Miracles Out Of Nowhere »).

Il y a plusieurs solutions quand on est fan comme je le suis de Kansas et surtout de Leftoverture. Soit on gobe le tout, trop heureux d’entendre ces immenses compositions en live, soit on demeure un brin nostalgique en se remémorant le passé… Hélas, à mon sens, pour se rendre compte de ce que fut Kansas sur scène, c’est encore et toujours vers le fabuleux live Two For The Show (1978) qu’il faudra se tourner…

Henri Vaugrand

http://www.kansasband.com/

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