Kaipa – Keyholder

Keyholder
Kaipa
2003
Inside Out

Kaipa keyholder

Après le magnifique « Notes From The Past », ou la renaissance inespérée d’un vieux groupe culte des seventies, Kaipa nous offrait ce « Keyholder », rempli à ras bord (78 minutes) de musique de pur progressif symphonique. Et comme on ne change pas une équipe qui gagne, nous retrouvons donc ici Hans Lundin aux claviers, toujours le principal compositeur avec Roine Stolt à la guitare, Jonas Reingold à la basse (son compagnon des Flower Kings), Morgan Agren à la batterie, le chanteur de Ritual, Patrik Lundstrom aux vocaux, ainsi que Aleena pour le chant féminin. Si le line up reste le même, il faut bien reconnaître que la musique présentée ici est très réminiscente des Flower Kings, beaucoup plus que sur le précédent album. Le même défaut s’applique ici, le fameux syndrome du « je joue, je me fais plaisir, mais je fais du remplissage« . On a l’impression que les musiciens se regardent jongler, font dans l’autosatisfaction, d’où l’ennui qui guette au milieu de l’album. sans doute à cause d’un manque de variété.

Pourtant, certains morceaux sont très réussis mais l’influence de Stolt est vraiment trop présente. Ceci pourrait être un album des Flower Kings avec un autre chanteur ; la même sonorité immédiatement reconnaissable, la même construction des morceaux, tout rappelle ce fameux combo suédois. L’album commence pourtant très bien, avec « Lifetime Of A Journey » et son intro mixant à la fois Yes et Queen, puis virevoltant dans tous les sens, rendant ce titre bien mouvementé. « A Complex Art Of Work » se développe sur 12 minutes, et c’est la splendide voix d’Aleena qui prend divinement la relève. Les mélodies et les lignes vocales sont splendides (et très proches des Flower Kings) mais on a déjà entendu tout cela auparavant. Même les paroles semblent faibles ; par exemple, le mot « flower » est répété une demie douzaine de fois dans tout le disque. La deuxième partie du titre est plus décevante car rattachée artificiellement. Et ce n’est pas le troisième morceau, « The Weed Of Mankind » qui va améliorer les choses. C’est la encore même recette !

Pour se réveiller, il faudra attendre « End Of The Rope » qui lui, est beaucoup plus « heavy », avec de jolis développements, puis « Across The Big Uncertain » et son très beau duo Lundstrom/Aleena. « Distant Voices » sonne très Yes dans la façon dont les voix se répondent, et quant à « Otherworldly Brights », il conclue l’album d’une façon plus agressive dans le chant. On y trouve une superbe mélodie, et la partie finale lyrique est grandiose. « Keyholder » reste très agréable à écouter. Il est vrai que l’on a pas affaire ici à une bande d’amateur.

Cependant Kaipa gagnerait à produire quelque chose de plus original, notamment en exploitant un peu plus la magnifique voix de Aleena, et en évitant de se répéter. Si vous êtes fan du monde de Roine Stolt, cet album comblera sans nul doute vos espérances. Pour les autres, mieux l’écouter avant de l’acheter.

Fred Natuzzi (6,5/10)

http://www.kaipa.info/

Un commentaire

  • Pas d accord du tout .il y a des melodies et progressions qui sont des chef d œuvre. Je parle de progressions émotionnelles… reellement ca tue .flowing free / inner shores. / complex work of art,, /beyond tome//C est pure tuerie .bien sur rythmiquement c est plutôt au service des melodies .en tant que batteur je ne suis même pas frustré .En clair , pas de riff rageur à la spock’s Beard , c est pure mélodie ,pur romantisme spirituel,et la rythmique est moins essentielle. Mais le jeu de Morgan agren.mon dieu !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.