Jonathan Bénisty – Pénélope Circus

Pénélope Circus
Jonathan Bénisty
2014
Autoproduction

Jonathan-Bénisty-Pénélope-Circus

Vous ne connaissez pas Jonathan Bénisty ? Trop tard : il n’existe déjà plus. Remplacé qu’il est par son avatar Pénélope Circus. La tête pensante de ce projet nous livre aujourd’hui son troisième album, après « Abdominal » (2007) et « Les Variations De L’éther » (2009). La musique proposée par le Français apparaît comme une synthèse relativement inédite. Des textes travaillés chantés, tantôt en français, tantôt dans la langue de Shakespeare, véhiculés par des arrangements, eux, clairement anglo-saxons. Ainsi, les ambiances nées des dix pistes formant ce disque de toute beauté naviguent en eaux tantôt ouatées, tantôt agitées. L’auditeur curieux et passionné pourra s’amuser au jeu des influences, même si celles-ci semblent plutôt bien digérées, tant le menu auquel nous sommes conviés reste frais, dynamique et envoûtant. Un grand écart plutôt réussi entre des mondes pas forcément homogènes (Pink Floyd, Noir Désir, Ange ou Daniel Darc). Cette alchimie atteint ici ses objectifs : énergie et volupté, émotion et agressivité voguent de concert avec fierté.

Ce mélange des genres a déjà fait ses preuves chez des groupes anglais comme Pineapple Thief, ou des artistes francophones comme Tristan Décamps ou Pyt (ancien vocaliste de feu Galaad), sans (encore) en atteindre la maturité magnifiée. Les bémols que l’on pourrait émettre sont relatifs aux titres plus directs que sont « La Fièvre » ou « Du Silence » qui lorgnent dangereusement vers une variété française plus insipide mâtinée d’admiration sans retenue pour la scansion si particulière d’un Bertrand Cantat (Noir Désir).

Pénélope Circus Band

Les titres plus exigeants (« The Ballad Of The Inner Seas », « No Way Out ») déplacent quant à eux leur champ d’action vers des terrains plus progressifs et psychédéliques qui siéent mieux aux atmosphères enivrantes introduites par le morceau d’exposition, le superbe « Kerbascuin ». Qui aurait du reste remplacé avec aisance n’importe quelle chute présentée sur le déroutant « The Endless River » de la bande à Gilmour. Affaire à suivre, donc.

Christophe Gigon (7/10)

http://www.penelopecircus.com/

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